L'activité partisane publique tend à sortir de sa torpeur. À la faveur des initiatives et des sorties publiques des états-majors des partis, la scène politique gagne en animation. Issus de divers horizons politiques, des partis sont dans l'action. Curieusement, le FLN et le RND, partis de la majorité, se distinguent par leur effacement. Les deux formations politiques les plus représentées dans les assemblées élues peinent à se donner une place dans ce regain de l'activité partisane. L'ancien parti unique, première force politique du pays en termes d'élus, compte 98 députés dans une APN où siègent 407 membres. Le RND, en net recul en matière d'ancrage populaire, compte 58 députés. Les deux partis dominent également dans les assemblées de wilayas et locales. Cette large présence dans les assemblées semble néanmoins contraster avec la faible action des deux partis sur la scène politique. Pourtant, les défis et les préoccupations ne manquent pas pour le pays. Signe des temps, les deux partis sont plutôt aphones. Leur voix ne portent plus comme par le passé. Le FLN et le RND sont réduits à gérer leurs affaires internes plutôt que de tenir leur rôle de premières forces politiques du pays. Et même à ce niveau, ils y perdent des plumes, diront les voix les plus hostiles à ces deux partis. C'est ce qui laissent d'ailleurs comprendre toutes les difficultés que rencontre le FLN pour tenir son congrès. Même si l'ancien parti unique a pu fixer une date pour ce rendez-vous organique, rien ne garantit qu'il se déroulera dans la sérénité. Prévu dans un mois, le 29 octobre prochain précisément, le congrès du FLN risque de ne pas «rassembler» contrairement aux intentions de son secrétaire général. À l'évidence, ce rendez-vous ne met pas uniquement en jeu l'avenir de Abou El Fadl Baâdji. C'est aussi une étape importante pour le FLN. Il s'agit de voir si le parti a encore les ressorts nécessaires pour peser sur la scène politique. Et d'observer si le parti serait en mesure de se donner de grandes ambitions et retrouver ses capacités de mobilisation. Pour les observateurs de l'action politique, le parti du Front de Libération nationale a perdu beaucoup de ses forces et d'influence. À telle enseigne que son discours, en déficit de renouvellement, est inaudible pour de larges pans de la société. «Il suffit de voir le malaise qui a habité Baâdji lors du rassemblement de Bengrina, le 19 août dernier, pour se rendre compte de l'état dans lequel se trouve le FLN», fait remarquer un universitaire. Pour ce dernier, le patron du FLN a dû se poser beaucoup de questions en se présentant au meeting de Bengrina. La tradition de la pratique politique voudrait que ce soit le FLN qui organise ce genre de rassemblements auquel il invite des partis de moindre envergure que lui. «Cette fois-ci, les rôles se sont inversés et le FLN, créé en pleine guerre de libération, se retrouve invité du Mouvement El Bina fondé en 2013», a noté l'universitaire. Autres temps, autres postures! Autant dire que l'ex-parti unique a perdu beaucoup de son aura et de son influence. Le recul est frappant alors que le parti est très présent au niveau du Parlement et dans les assemblées locales. Son silence et son effacement de la scène ne peuvent que susciter des interrogations. À un degré moindre, le RND semble lui aussi se chercher un cap.