Pour cause d'une épidémie qui frappe le cheptel bovin dans les élevages européens, l'Algérie se ferme au marché français, d'où, elle s'approvisionne traditionnellement en cervidés. La décision d'interrompre immédiatement les importations vient, rappelons-le, d'être clairement notifiée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Le ministère a décidé l'arrêt « immédiat » de l'importation de bovins vivants en provenance de France, comme mesure préventive suite à l'annonce officielle de l'apparition de la maladie hémorragique épizootique dans ce pays, a, en effet, indiqué un communiqué du ministère. Pour éviter la contagion, l'achat de veaux et de vaches vivants venus de France est donc désormais prohibé. Une mesure « préventive » et « urgente », prise après avis de l'autorité vétérinaire nationale, a-t-on précisé de même source. La France a de son côté pris des mesures similaires, interdisant l'exportation de bovins vivants pour plusieurs élevages du sud-ouest. L'épizootie gagne par ailleurs les frontières espagnoles, ce qui justifie d'autant plus la décision des autorités algériennes de se détourner de l'Union européenne pour tout approvisionnement en cervidés. Certes, l'Algérie qui s'est déjà orientée vers d'autres pays, notamment d'Amérique latine, l'Inde et le Soudan pour s'approvisionner en viandes rouges, ne risque pas de connaître une pénurie sur son marché. La situation ne pourrait être qualifiée d'alarmante surtout que les réflexes de protection du consommateur sont déjà rodés, et les mécanismes de résilience ont été largement éprouvés à la faveur du mois de Ramadhan dernier, un mois, connu pour la forte propension des citoyens à se rendre aux boucheries. Les autorités sont donc invitées à surveiller comme le lait sur le feu l'évolution de cette épizootie afin de parer au mieux à tout « sentiment haussier du marché ». Rappelons que pour faire baisser les prix de la viande rouge et prévenir toutes dérives pendant le mois de Ramadhan dernier, l'Algérienne des viandes rouges avait signé des contrats avec des pays comme le Brésil, la Colombie, l'Inde, le Soudan et la Pologne pour importer de la viande rouge au coût de 1200 DA/kg. Ces précautions visaient à éviter une hausse des prix sur les étals et assurer l'approvisionnement en viande rouge durant cette période. Notons enfin que la maladie hémorragique épizootique (MHE) qui prend en otage le cheptel français ne fait que renforcer une tendance qui s'était dessinée début 2023. Après une année record d'importations de broutard français, l'Algérie, pour se fournir, se détournait de l'Europe au profit du Brésil, notamment en raison du manque d'offre française.