La Belgique était en alerte rouge ces derniers jours. Incroyable, un complot néo-nazi au plat pays? De jeudi à samedi dernier, les plus hautes autorités belges, en alerte rouge, ont été mobilisées pour savoir si oui ou non l'organisation criminelle flamande néo-nazie Bbet (en français: Sang et Terre, Honneur et Fidélité) projetait, en plus d'attentats terroristes, un «coup d'Etat» en Belgique. Incroyable pour un pays européen, modèle, s'il le faut, de démocratie et d'aisance économique et financière! Pourtant, la composante de l'organisation extrémiste et son implantation dans des institution officielles et aussi névralgiques que l'Armée ou la police donne froid au dos. Le jeudi matin, quelque 150 agents de la police fédérale ont, suite à des perquisitions dans cinq casernes militaires, dont celles de Bruxelles, mis la main sur un arsenal impressionnant d'armes de guerre, y compris d'explosif puissant. 17 personnes ont été interpellées. Le vendredi, deux autres suspects ont été arrêtés. Des armes de «haute technologie» ont été saisies. L'opération de surveillance de cette organisation secrète a été, en fait, lancée depuis 2004. Les agents du Sgrs (renseignement militaire) et les fédéraux menaient l'enquête pour le ministère public et «gardaient sous la main» des militaires se montrant, selon le parquet fédéral, «ouvertement racistes, antisémites et négationnistes, en ne refusant pas l'étiquette du néo-nazisme». L'identité des 19 suspects n'a pas été révélée. 9 d'entre eux ont été écroués samedi, les autres laissés en liberté provisoire. La police a découvert chez celui qui est considéré comme le chef de file, répondant aux initiales de B.T, des modèles de lettres de revendication d'attentats terroristes. Parmi elles, certaines portent la signature d'autres organisations, notamment, islamistes. C'est dire combien le risque était imminent. B.T, du régiment «Libération 5e de ligne» de la caserne Piron, à Bourg-Léopold, organisait, selon les déclarations des enquêteurs, des exercices militaires de guérilla en ville, des exercices de survie et autres techniques d'attentats terroristes. Le renseignement militaire affirme que «certains de ces stages se déroulaient dans les casernes militaires même». Les commentaires des spécialistes de lutte antiterroriste sont partagés. Les uns estiment que ce n'est qu'une organisation extrémiste qui projetait des actions racistes, violentes en Wallonie et Bruxelles, voulant ainsi l'assimiler à une organisation séparatiste flamande, d'autres voient dans ce complot une sérieuse menace contre l'Etat belge et ses institutions, heureusement dénoué in extremis. La réalité est que les séparatistes flamands (les flamingants) ont gagné du terrain ces dernières années et revendiquent ouvertement la séparation de la Flandre de la Wallonie francophone. L'aile politique des flamingants qu'est le Vlaams Belang (Front national) ne cesse d'engranger des points lors de rendez-vous électoraux en Flandre, notamment dans la ville d'Anvers où il frôle les 30%. En Wallonie francophone, il est insignifiant, avec à peine 4%. A Bruxelles, région autonome, capitale du pays et de l'Europe, le parti extrémiste a fait son entrée, en 2005, au Parlement régional avec deux députés. Face à cette avancée du parti fasciste, le gouvernement belge pense carrément à son interdiction. Il se base, pour cela, sur les nombreuses plaintes des citoyens ainsi que les dérapages politiques ( projet et langage) de ses dirigeants. Deux décisions du gouvernement fédéral sont sur le point d'aboutir, à savoir, la suppression des subventions financières au Vlaams Belang et son sosie francophone, le Front national, ainsi que son interdiction à participer aux prochaines élections communales qui auront lieu le 8 octobre prochain. Les événements des derniers jours vont certainement accélérer son interdiction.