Le plafond de la production de pétrole sera maintenu à 28 millions de barils/jour. La position adoptée par la plupart des 11 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a été confortée par la déclaration du ministre algérien de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, ce lundi 11 septembre à Vienne, en Autriche, où s'est tenue une réunion ordinaire des principaux exportateurs de pétrole (Opep). «L'Organisation des pays exportateurs de pétrole va maintenir son plafond de production inchangé, à 28 millions de barils/jour», a déclaré le ministre algérien à la presse, à l'issue d'une première session de discussions. Déclaration dont la tonalité a été donnée par l'Arabie Saoudite, premier pays producteur du cartel et les représentants des Emirats arabes, ainsi que ceux de la Libye et du Koweït. La seule voix discordante au sein de l'organisation est celle du secrétaire d'Etat nigérian aux ressources pétrolières, Edmund Daukoru, actuel président de l'Opep qui s'est montré très préoccupé par la chute du prix du baril de pétrole qui a perdu pratiquement 15% de sa valeur en l'espace de quelques semaines. Passant de près de 79 dollars, record atteint le 7 août dernier, à 65,36 dollars, perdant ainsi plus de 13 dollars en un mois seulement. Cette baisse vertigineuse du prix du baril de Brent qui, après avoir frôlé la barre des 80 dollars suite à la fermeture du champ pétrolier américain de Prudhoe, exploité par la compagnie British Petroleum, BP, a précédé les enlèvements d'étrangers employés dans le secteur pétrolier au Nigeria ainsi que la fuite d'un oléoduc provoquée par les attaques de la guérilla séparatiste nigériane. Ce qui a conduit la Royal Deutsh Schell, la plus importante compagnie pétrolière du Nigeria, à augmenter sa production de brut à 675.000 barils/jour. Le géant africain, le Nigeria, sixième pays producteur de pétrole au monde, secoué depuis le début de l'année par l'enlèvement d'étrangers employés dans le secteur du pétrole, et harcelé par une guérilla séparatiste, fait craindre qu'il ne soit pas à l'abri de graves perturbations de sa production pétrolière. Hasard des calendriers. Les pourparlers entre les négociations iraniennes sous la conduite de leur chef, Ali Laridjani et le responsable de la diplomatie européenne, Javier Solana, concernant la crise nucléaire iranienne coïncident avec la réunion ordinaire qui devait regrouper, hier, les pays producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Téhéran, qui a rejeté l'ultimatum fixé au 31 août par la résolution de 1996 du Conseil de sécurité pour mettre un terme à son programme d'enrichissement d'uranium, n'a pas vu poindre les sanctions promises par l'ONU. Les entretiens qualifiés de constructifs par les deux parties semblent avoir plutôt contribué à un apaisement, voire une décroissance du prix du baril de Brent voué pourtant à une ébullition certaine. Il semblerait, toutefois, que les conditions soient réunies pour tendre vers une détente des prix, après l'annonce faite par le président de BP Alaska,de reprendre la production du champ pétrolier du Prudhoe, production qui devrait atteindre les 400.000 barils/jour. Le rapport hebdomadaire sur les stocks des Etats-Unis annoncé par le ministre américain de l'Energie, fait état d'une hausse de 700.000 barils de stocks d'essence faisant ressortir ces réserves en hausse de près de 7% par rapport à l'année dernière ainsi que les stocks de brut, qui, malgré qu'ils aient baissé de 2,2 millions de barils, montrent qu'ils se situent bien au-dessus de leur moyenne saisonnière. Tous ces indices semblent avoir rassuré les opérateurs d'un marché pétrolier imprévisible. L'Algérie qui a engrangé 68 milliards de réserves de change et qui a pu rembourser 12 milliards de sa dette par anticipation, grâce à la manne pétrolière ne semble pas être perturbée outre mesure par cette brutale chute du prix du baril de l'or noir.