Les recommandations du chef de l'Etat visent à faire face aux «effets néfastes de la mondialisation». «Nous ne pouvons nous dissimuler que nous nous réunissons dans un contexte international marqué par de très fortes tensions et par des menaces très sérieuses pour la paix du monde entier et plus particulièrement de nos pays dont nous ne pouvons ignorer la vulnérabilité». C'est par ce constat que le président Bouteflika a entamé son discours inaugural des travaux du 13e Sommet des pays du G15, ouverts, jeudi, à La Havane (Cuba). Lors de l'ouverture de cette session, présidée par le président de la République et regroupant les chefs d'Etat du G15, une organisation qui défend, depuis septembre 1989, les intérêts des pays en voie de développement, Abdelaziz Bouteflika ne manquera pas d'exhorter les présents à fournir plus d'efforts dans le sens de l'instauration de la paix dans leurs pays respectifs. Il est clair, en effet, que sans la paix et la sécurité, tout effort de développement n'est que caduc. Et surtout, il est devenu certain depuis, notamment le triste épisode de la guerre du Liban, qu'il ne faut pas trop compter sur l'apport des institutions internationales pour parvenir à la consécration de la paix dans le monde, en particulier dans les nations en voie de développement. «La guerre menée au Liban par Israël a mis en lumière la fragilité des institutions internationales et leur impuissance à garantir notre sécurité et à imposer à tous le respect des règles du droit international», notera sans ambages le président Bouteflika. Et d'ajouter: «Ces brèves constatations doivent nous conduire à accorder encore plus de prix que jamais à notre solidarité, que nous devons renforcer dans tous les domaines et sans laquelle chacun de nos pays se trouverait exposé aux plus grands dangers en ce qui concerne sa liberté et le choix de son avenir». Néanmoins, et pour y parvenir, le chef de l'Etat conseille les présents au 13e Sommet du G15, quant à la nécessaire élaboration d'une approche à la fois collective, rationnelle et pragmatique en vue d'influer sur la mondialisation qui devrait s'appuyer sur le triptyque paix, coprospérité et développement économique et social. Et pour faire face aux terribles conséquences de cette globalisation, les présents au Sommet du G15 sont appelés, selon les termes de Bouteflika, à s'armer «de courage et de la lucidité nécessaires en procédant à une évaluation objective de notre action commune passée et de définir des objectifs susceptibles de nous aider à corriger les dérives de la mondialisation et à l'orienter vers le bien commun de l'humanité». Le président Bouteflika rappellera, en outre, ses «efforts» consentis depuis le début de son mandat à la tête du G15 et allant dans le sens de la promotion de la concertation entre les pays membres de ce groupe, en particulier la coopération Sud-Sud, du renforcement du potentiel d'initiative, de l'élargissement du champ des actions communes du G15 et enfin de la relance du dialogue Nord-Sud. M.Bouteflika sollicitera, également, les chefs d'Etat, membres du G15, à donner un contenu concret «au fonds du G15 de coopération pour l'Afrique, proposé au dernier Sommet et dont les modalités ont fait l'objet d'un accord unanime des Etats membres». Soulignons que le 13e Sommet du G 15 se tient à la veille de la 14e conférence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays du Mouvement des non-alignés (MNA). Cette conférence de deux jours devra se clôturer aujourd'hui dans la capitale cubaine.