Aucun blessé ni dégâts matériels n'ont soldé cette opération. Une bombe artisanale a été désamorcée au lieudit la Côte à Bir Mourad Raïs, ce jeudi aux environs de 6h30. Un vent de panique s'est emparé des voyageurs à destination de Blida, ce jeudi matin, ainsi que des quelques commerçants, un magasin d'alimentation générale, deux restaurants, un café et un buraliste, situés à proximité du lieu en question. Les riverains ont été tirés de leur sommeil, en ce début de week-end, par une lourde déflagration qui a fait penser, pendant quelques instants, à une fuite de gaz. Aucun blessé ni dégâts matériels n'ont soldé cette opération, menée de main de maître par les artificiers des services de sécurité. Le receveur du bus, qui s'apprêtait à quitter son arrêt à destination de Blida, en demandant aux voyageurs si le sachet abandonné n'a pas été oublié par l'un d'entre eux, a, sans aucun doute, mis la puce à l'oreille, et contribué à éveiller les soupçons sur la présence suspecte du colis qui se trouvait sur le trottoir, un réflexe oublié depuis belle lurette et qui a resurgi en l'espace de quelques secondes, la capitale et ses environs ayant connu une très longue accalmie depuis que les réseaux de poseurs de bombes ont été anéantis. L'alerte a été à peine donnée qu'une équipe d'artificiers, dépêchée sur les lieux, a rapidement installé un périmètre de sécurité et procédé au désamorçage du sachet piégé. L'engin désamorcé, dont la détonation a été entendue à quelques centaines de mètres à la ronde, était, de toute évidence, destiné à exploser dans un bus. Le carnage aura été évité de justesse. Les bombes de la gare routière de Boumerdès et notamment celle désamorcée à Réghaïa ont vu l'élimination de deux de leurs instigateurs, alors qu'un troisième demeure en fuite. Ce qui a fait penser que le réseau des poseurs de bombes activait surtout en dehors de la périphérie d'Alger et était quasiment neutralisé. L'on s'oriente sans doute vers l'hypothèse, selon laquelle, soit qu'un réseau dormant vient d'être réactivé soit que les moyens de ce qui reste de ce réseau, qui semble résiduel, ne dispose plus de gros moyens, coupé de toute logistique, et que son but recherché est surtout la provocation d'un impact psychologique servant plus à semer la psychose à l'approche du mois de Ramadhan. «L'engin» désamorcé au quartier la Côte, devenu par la force des choses un lieu de transit où prospèrent les commerces de restauration rapide, les revendeurs de cigarettes et tout un réseau de taxis clandestins dont les destinations privilégiées sont le sud-ouest de la capitale, Blida, Chlef, Aïn Defla...attire un flux d'individus où il est devenu difficile d'identifier qui fait quoi.