La faille a causé des mouvements de la terre qu'il fallait impérativement prendre en compte. Menacée par une faille géologique, la deuxième plus grande infrastructure hydraulique de l'Algérie, le Koudiat Acerdoune est enfin sauvé et remis sur les rails. Il a fallu un véritable travail de fourmi pour remettre les choses dans l'ordre. Les sociétés en place, chargées de la réalisation de l'ouvrage, ont été appelées à dégager et déplacer près de 1,5 million de m3 de terre, afin d'arriver à la bonne roche et consolider ainsi l'infrastructure. C'est ce qu'a expliqué Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, en déplacement, hier, dans la wilaya de Bouira. Selon le ministre, cette faille géologique n'a pas été prise en compte, ce qui a nécessité la révision de toutes les études et un engagement plein afin de juguler le problème. Plusieurs bureaux d'études ont été ainsi mobilisés dans le but de penser un plan de secours et une prise en charge technique de l'ouvrage. La faille a causé des mouvements de la terre qu'il fallait impérativement prendre en compte pour l'avenir de l'infrastructure, développe le ministre, pour qui aucun détail ne sera négligé, après revalorisation de l'opération. Enfin, un ministère qui pense à l'avenir de ses ouvrages. Combien de projets ont été réalisés, mais carrément délaissés quelques années après, sinon mal-faits et/ou sans le moindre respect des paramètres de réalisation. Le cas de Koudiat Acerdoune est un exemple à suivre. Un bureau d'études a été aussi sollicité en urgence pour le suivi technique et antisismique de l'ouvrage. D'ailleurs, le taux de l'avancement des travaux est de l'ordre de 61%, ce qui permettra une réalisation qui ne dépassera pas les délais fixés, soit à la fin de l'année prochaine. Le compte à rebours a, donc, commencé et les travaux sont en «phase finale et cruciale qu'est la construction de l'obstacle». La mise en eau sera faite au plus tard fin novembre, à en croire les assurances fournies par les représentants des entreprises sur chantier. Le projet, avec un volume annuel de l'ordre de 180 millions de m3, va «inonder» cinq wilayas du Centre, à savoir Tizi Ouzou, Bouira, Alger, M'sila, Médéa et Djelfa. Pour ce qui est des transferts, le projet entend également la réalisation de six stations de pompage et 100 km de conduites, dans une première étape. Il faut dire qu'une enveloppe budgétaire à hauteur de 20 milliards de dinars a été dégagée pour la mise sur pied de l'infrastructure hydraulique de Koudiet Acerdoune, tandis que l'ensemble des projets en cours de réalisation coûteront une cagnotte estimée à 435 milliards. Quant au volet relatif à la gestion, des structures spéciales autonomes seront créées pour la gestion les grands complexes hydrauliques, à savoir le Taksebt, Koudiat Acerdoune, Beni Haroun, le MAO de l'Ouest (couloir Mostaganem/Arzew/Oran) ainsi que le transfert des eaux souterraines de In Salah vers Tamanrasset.