Au moment où des nuages de plus en plus sombres s'imposent au cabinet de guerre sioniste et à son chef Netanyahu, le secrétaire d'Etat Antony Blinken entreprend, tambour battant, une quatrième tournée au Moyen-Orient en l'espace de trois mois. Même s'il n'y a pas encore péril en la demeure, le Pentagone a pris acte de l'échec cuisant de la machine de guerre sioniste, sans cesse alimentée en armements et en milliards de dollars par les Etats-Unis et le complexe militaro-industriel occidental. D'où l'urgence de donner du souffle au cabinet Netanyahu. De plus, les horreurs et les abominables forfaits de l'armée sioniste envers une population palestinienne civile ont provoqué un réveil des consciences partout dans le monde, y compris aux Etats-Unis, avec des manifestations qui contraignent Washington à revoir sa copie. Cela ne signifie pas que les objectifs initialement tracés sont remis en cause, loin de là. Le nouveau périple de Blinken consiste justement à brouiller les scories de ces bombardements barbares qui resteront gravés dans l'histoire de ce siècle. Quelques heures avant le départ de Blinken, Washington a claironné qu'il n'existe aucun crime de guerre ni crime contre l'humanité à Ghaza et que l'armée sioniste y mène un «combat légitime» contre «un mouvement terroriste» qui s'avère plus «solide que prévu». Un message clair à ceux qui s'activent au niveau de la CPI et de la Cour de justice internationale pour obtenir un arrêt contre les criminels de guerre sionistes, tant politiques que militaires. À Ankara, première étape de sa tournée, le sujet majeur aura concerné l'adhésion de la Suède à l'Otan, un but pressant des Etats-Unis. La Turquie est «invitée» à accélérer la procédure, malgré les réticences du président Erdogan dont les propos sévères sur l'agression sioniste qualifiée de nazie auront été écoutés poliment par le secrétaire d'Etat américain, sans plus. L'enjeu réel de la tournée concerne l'Autorité palestinienne et les Etats arabes normalisés ou en voie de l'être, Blinken ayant pour mission de les convaincre de soutenir le plan de mise à mort du Hamas au profit d'une nouvelle Autorité palestinienne dans l'enclave, sous tutelle de l'armée sioniste. Il s'agit de la Cisjordanie illégalement occupée, de la Jordanie, du Qatar, de l'Arabie saoudite et des Emirats. Outre cette enchère géostratégique des Etats-Unis et de leur allié sioniste, s'impose également la question brûlante de l'embrasement régional que redoute Washington, même si les assassinats ciblés de personnalités palestiniennes et iraniennes ne sont ni exclus ni désavoués par l'administration américaine. Blinken va appeler ses interlocuteurs à peser de tout leur poids sur les Houthis pour cesser les attaques qui grèvent le transport maritime dont celui des armes et munitions au profit de leur allié, ainsi que sur le Hezbollah dont les répliques aux agressions sionistes font planer le danger d'une autre conflagration. La visite vise, ensuite, le but «impératif» d'accroître l'aide humanitaire à la population palestinienne de Ghaza, «de réduire le nombre des victimes civiles, de travailler à une paix régionale durable et d'avancer vers l'établissement d'un Etat palestinien». Des voeux pieux si l'on considère le fait que les Etats-Unis ont brandi par deux fois le veto au Conseil, de sécurité de l'ONU contre «un cessez-le-feu immédiat» à Ghaza et ont conditionné ladite «aide humanitaire» à des condamnations formelles de la résistance palestinienne. Mais, comme on dit, on ne prête qu'aux riches.