Il a été contraint de retirer sa réclamation de 20% d'augmentation salariale. Les patrons du secteur privé ont rencontré, hier, des syndicalistes de l'Ugta. Empêtrée dans sa bataille salariale, la Centrale syndicale se livre, à commencer d'hier, un autre exercice de haute voltige avec le patronat privé. Les deux partenaires ont bien du mal à dissimuler leurs divergences à propos de la question salariale. Une vérité qui a éclaté, hier, au grand jour. Mais, bien avant d'aborder le volet salarial, il a été question, hier, de débattre de la convention de branche avec le secteur privé, à en croire Salah Djenouhat, secrétaire national chargé de l'organique. L'Ugta, assistée par le gouvernement, envisage une série d'entretiens avec les patrons du secteur économique privé. Une autre entrevue est prévue d'ailleurs pour mercredi afin de solutionner le chapitre de la convention de branche. Quant à la hausse des salaires, revendication élevée au premier rang par l'Ugta. Sidi-Saïd avait revendiqué une augmentation à hauteur de 20%, mais, les patrons, à commencer par la Cap (Confédération algérienne du patronat) ont dit non. Un désaveu pour le syndicat des travailleurs. Hier, le patron de l'Ugta a été contraint de retirer sa réclamation de 20% d'augmentation salariale. «Je la retire et je la considère comme étant une provocation à l'encontre du patronat», a dit ouvertement Sidi-Saïd. Boualem M'Rakach, président de la Cap, n'était pas partant pour un accouchement aussi prématuré. Selon lui, il est impératif de définir les catégories professionnelles qui devront préluder à la définition des catégories salariales. Le patronat marque le premier point. Il n'est pas (le patronat) contre le principe de la hausse salariale, mais «à condition qu'il y ait des mesures d'accompagnement.» L'Ugta, qui s'agrippait depuis quelque temps à une hausse de 20% pour l'ensemble des fonctionnaires du secteur privé, s'est vu ainsi désapprouvée. En tout cas, bien que les négociations salariales n'ont pas encore sérieusement commencé, les patrons demeurent encore allergiques, voire même opposés à la proposition de l'Ugta. Les débats ne sont pas encore au stade d'une polémique salariale avec le privé. Il y a du travail. Les deux partenaires ne sont pas à leur première entrevue officielle, ni encore à la seconde, loin des salons autorisés. Selon le chargé de l'organique au sein de la Centrale syndicale, il a été question, tout d'abord, d'amender certains textes de la convention de branche avec le secteur privé. «Chose qui a été faite unanimement par les deux parties.» Et de procéder ensuite à l'installation d'un groupe de travail chargé de finir ce volet dans un délai ne dépassant pas le mardi de la semaine en cours. Si un accord sur la convention de branche est trouvé entre les deux partenaires, les négociations salariales interviendront dans la sérénité, se référant à la conviction de Sidi-Saïd. Cet accord devra, possiblement, être paraphé noir sur blanc en même temps que le pacte national économique et social, un projet qui semble atteindre la bonne roche. L'Ugta, peu représentée au sein des EPE (entreprises privées économiques), fait face d'ores et déjà à une importante vague de contestations. La question est de savoir si ce syndicat est en mesure de sauver les meubles avec les patrons du privé.