Parents, élèves et professeurs sont tous traumatisés après le lâche assassinat du jeune Walid. Psychose, panique et peur au ventre. C'est dans cette atmosphère que les élèves de l'école primaire Malika Kherchi de Kouba ont rejoint les classes, hier samedi, après le meurtre dont a été victime leur ami et camarade de classe, Walid Guendouzi, âgé de 8 ans. Aux yeux de tous les parents d'élèves rencontrés sur place, la reprise de l'école était difficile pour leur progéniture. «J'ai eu beaucoup de peine à convaincre ma fille de reprendre aujourd'hui ses cours. Sa main collée à la mienne me demandait, tout au long du chemin, pourquoi on tue les enfants? Pour vous dire à quel point elle est traumatisée. Elle vit encore dans la peur», a confié Mme, F.H, une maman qui attendait sa petite fille en face du portail de l'école. Hier, aux environs de 11h15, à l'heure de la sortie des classes, ils étaient des centaines de parents venus chercher leurs enfants après la fin des cours. Le cas Walid a semé une inquiétude chez les parents. Ils craignent que ce phénomène se propage. «Tous les enfants sont exposés au kidnapping en raison de la situation d'insécurité que traverse le pays. Donc, je suis obligé de sortir de mon bureau une heure avant pour aller chercher mon fils», a déclaré Madjid, un autre parent d'élève. Devant cet état de fait, la majorité des parents, avec lesquels on s'est entretenu, revendiquent: «Il faut que nos enfants soient pris en charge psychologiquement» car, «ils ne peuvent assimiler leurs leçons dans une telle situation de peur» soutiennent-ils. Dans ce contexte, les éducateurs de cet établissement ont consacré la journée d'hier à la préparation psychologique, en essayant, un tant soit peu, de les mettre en confiance et atténuer le traumatisme qu'ils on subi. «Les élèves sont très affectés par la perte de leur camarade. Nous avons essayé de leur faire oublier le drame, mais...», a déclaré un enseignant. A en croire ses déclarations, un psychologue est attendu ces jours-ci dans l'établissement afin de prendre en charge les élèves les plus affectés. Sur un autre plan, les parents demandent aux responsables d'établissement de permettre aux élèves, arrivés tôt dans la matinée, de les faire rentrer dans la cour au lieu de les laisser attendre dehors. «Nous demandons aux chefs d'établissement de permettre à nos enfants de rentrer dans la cour. Car, dehors, ils risquent d'être fauchés par les chauffards qui passent à grande vitesse.» A signaler que la majorité des élèves ont déserté les classes jeudi dernier. «Mon fils a refusé de reprendre l'école jeudi. Il m'a dit qu'à l'école, on kidnappait les enfants pour les tuer après. Je ne voulais pas le forcer car je savais qu'il était traumatisé par le cas de Walid (qu'Allah ait son âme).» A la lumière de ces données, l'Etat est appelé à renforcer la sécurité devant les écoles par tous les moyens légitimes. Walid n'est pas, malheureusement, le seul enfant victime de ce phénomène. La liste est longue. Cela laisse à dire que les parents doivent se montrer, à leur tour, vigilants devant cette nouvelle menace.