L'instance olympique internationale préconise de bonnes relations avec les pouvoirs publics dans le strict respect du mouvement sportif. «Souligner qu'à l'heure actuelle le développement du sport passe impérativement par la collaboration avec les gouvernements et les organisations gouvernementales supranationales, lesquels jouent un rôle fondamental à cet égard. C'est la raison pour laquelle le Mouvement olympique souhaite une collaboration totale et harmonieuse avec les organismes gouvernementaux, dans le respect absolu et mutuel de l'autonomie des structures et organisations». C'est là l'une des cinq résolutions qui ont été dégagées à l'issue du premier séminaire sur l'autonomie du mouvement olympique et sportif qu'a organisé le Comité international olympique en son siège, à Lausanne, les 21 et 22 septembre. C'est devenu une évidence que de nos jours l'autonomie des instances dirigeantes du sport se pose avec acuité. En Algérie, par exemple, le problème est largement médiatisé depuis près d'une année, notamment après la promulgation d'un décret exécutif relatif aux fédérations sportives très contesté et qui pose problème à un niveau international. Deux des plus puissantes fédérations sportives internationales, celle du football et celle de l'athlétisme, ont fait savoir qu'elles s'opposaient à toute immixtion des pouvoirs publics dans les affaires des fédérations qui leurs sont affiliées. Il semblerait que le CIO ait fait, désormais, de cette autonomie son cheval de bataille pour les années qui viennent et que tous les autres sports emboîtent le pas au football et à l'athlétisme pour défendre ce principe. Il y a que les pouvoirs publics de chaque pays font état de subventions versées aux fédérations sportives et font valoir, à partir de là, une tutelle sur celles-ci. Il est vrai qu'il appartient à chaque Etat de définir la politique sportive qui lui semble la plus appropriée et que, par voie de conséquence, il lui revient de financer cette politique qui sera mise en application sur le terrain par les fédérations sportives. Le séminaire qui s'est tenu à Lausanne fait pour cela ressortir le fait que «le développement du sport passe impérativement par la collaboration avec les gouvernements et les organisations gouvernementales supranationales, lesquels jouent un rôle fondamental à cet égard....». Cependant, dans la même résolution, il indique qu'il «souhaite une collaboration totale et harmonieuse avec les organismes gouvernementaux, dans le respect absolu et mutuel de l'autonomie des structures et organisations». Autrement dit, il tient plus que tout à ce que le mouvement sportif associatif puisse jouir d'une autonomie. En cela, les instances sportives internationales encouragent les pouvoirs publics de chaque pays à exercer leur rôle de contrôle sur l'argent qu'ils versent aux fédérations sportives mais elles n'acceptent pas que ces mêmes pouvoirs publics en viennent jusqu'à s'ingérer dans des histoires qui ne relèvent que des prérogatives de ces fédérations. Du reste, dans le discours de clôture du séminaire, le comte Jacques Rogge, président du CIO, a souligné que «le développement du sport n'est possible que s'il existe une solide coopération entre les mondes sportif, politique, social et économique, ainsi qu'une compréhension et un respect mutuels des rôles et compétences de chacun. Par ailleurs, nous voyons plus que jamais l'importance d'une bonne gouvernance. Aussi incombe-t-il au Mouvement olympique de travailler en toute transparence. Ce premier séminaire pose des bases solides pour d'autres discussions et actions qui nous aideront à donner au sport la place qui lui convient dans la société d'aujourd'hui». Le plan d'action, dégagé à l'issue du séminaire auquel ont participé les plus grandes instances sportives internationales et les Comités nationaux olympiques du monde (c'est à M.Mustapha Berraf, le président du Comité olympique algérien, qu'est revenu l'honneur de parler en leur nom alors que M.Mohamed Raouraoua faisait, lui, partie de la délégation de la Fifa, conduite par M.Joseph Blatter et a eu lui aussi à intervenir en sa qualité de président de la Task force-relations avec les pouvoirs publics) s'articule sur deux axes. Le premier entend définir les principes de base universels de «gouvernance» du mouvement olympique. A cet effet, un groupe de travail sera constitué de même que l'idée de l'organisation d'un second séminaire du même type a été retenue. L'autre axe visera à développer un système d'informations entre les membres du mouvement olympique en cas de situations conflictuelles.