Malgré les mises en garde, des restaurateurs n'ont pas hésité à se convertir en marchands de zalabia et autres sucreries prisées en ce mois de jeûne. C'est un état des lieux des plus désastreux. Les 18 brigades de contrôle mobilisées par la direction du commerce et de la concurrence, ne seront vraisemblablement pas en mesure d'arriver à bout des infractions en série. Première infraction constatée: le changement d'activité à l'occasion du mois de Ramadhan. Cette pratique est devenue courante. Pour cette année et malgré les mises en garde des services concernés et les menaces de fermeture, des restaurateurs n'ont pas hésité à se convertir en marchands de zalabia et autres sucreries prisées en ce mois de jeûne. Des magasins de vêtements, de chaussures et même des librairies n'ont pas hésité à se transformer en une activité qui leur assure le maximum de gain du bourak au kalbalouz. Ce qu'ils peuvent gagner durant le Ramadhan équivaut à trois ou quatre mois de ce qu'ils gagnent dans leur métier originel! Bien évidement, pour une ville de la dimension de Constantine avec son million d'habitants, l'occasion du Ramadhan donne toujours lieu à un véritable «envahissement» des étals de zalabia, bourak, dattes, viande, fruits et légumes, installés par des commerçants occasionnels. Toutes les brigades du monde ne peuvent suffire à enrayer ce phénomène quoi qu'il advienne et qui est d'abord un état d'esprit où sont liés le commerçant occasionnel et le consommateur. Le premier est sans scrupules, c'est le gain facile qui l'intéresse, le second n'a aucune culture de consommateur. Il achète et ne pose pas de question, même lorsque le prix ne l'arrange pas! Visités hier, au premier jour, le marché de Souk Al Asr et le marché central étaient dans un état lamentable. Des détritus un peu partout. Et pour ne pas être en reste, certaines rues ont été envahies par les commerçants informels, gênant la circulation et provoquant une tension qui est souvent à l'origine de bagarres sanglantes. Les lettres recommandant aux présidents des APC de n'accorder aucune autorisation aux commerçants de changer d'activité sauf si c'est mentionné sur le registre du commerce ne semblent pas avoir été prises en considération vu le grand nombre de reconversions ramadhanesques. Les 18 brigades mobilisées pour faire respecter la loi constituent, certes, un moyen de lutte et de répression, mais ne peuvent être la solution définitive contre les spéculateurs et les auteurs du commerce informel, qui, chaque année, mettent la perspective à leur profit, laquelle est une occasion idoine de s'enrichir.