La campagne bat son plein dans l'Algérie profonde, loin des feux de la rampe. Le renouvellement partiel concerne la moitié du Sénat. Les grands électeurs seront appelés à élire un membre par wilaya. La nouvelle composante sera installée le 4 janvier 2007, si le calendrier est respecté. Le renouvellement touchera, également, le président. Abdelkader Bensalah pourrait être réélu comme il pourrait être remplacé. Rappelons qu'il avait quitté l'APN pour être coopté au Sénat après le décès de Mohamed-Chérif Messaadia. L'ancien président de l'APN semble évoluer vers le retrait. Il a présidé les deux institutions législatives sous Zeroual et sous Bouteflika. L'année 2007 pourrait sonner le glas d'une époque, en disqualifiant certaines figures qui ont marqué la dernière décennie. Mais il faudra attendre les législatives pour se fixer définitivement sur les intentions. Toutefois, les yeux restent braqués sur les élections législatives et locales de l'année prochaine et à un degré moindre, sur le référendum de fin d'année. Le renouvellement partiel du Conseil de la nation aura lieu en décembre. Ce rendez-vous électoral, occulté par les médias, est pourtant annonciateur de la reprise de la majorité des sièges par le FLN et la fin de parcours du RND. Cette élection se calculera, contre toute attente, sur la base des locales de 2002 qui a donné la majorité au FLN. Elle lui donne une position de «locomotive» de la classe politique, en attendant les prochains suffrages. Elle se fera, également, sur la base des alliances qui peuvent être tissées en prévision des dividendes qui peuvent être engrangés plus tard. Sur le terrain, la situation est en effervescence. La campagne bat son plein. Les candidats se démènent pour ratisser large sans lésiner sur les moyens. Les zerdas ramadhanesques sont en vigueur. Les nantis partent gagnants parce qu'ils savent que la concurrence s'estompe dès que les moyens matériels prédominent sur les compétences. Sauf que la décision revient en fin de compte au parti. Le mandat de sénateur requiert des aptitudes et un savoir-faire, d'autant que le projet de Constitution tel que préconisé par le FLN veut accorder à la chambre haute du Parlement des prérogatives de législation. Il lui sera permis de débattre, d'introduire des amendements, de faire éventuellement des propositions. En somme, elle doit jouer pleinement son rôle parlementaire, en abandonnant sa fonction d' «écluse». D'où la frénésie au niveau local parce que la concurrence s'annonce rude. Pour l'heure, chacun élabore sa propre stratégie qui sera réduite à néant lorsque le parti interviendra. Sans cela, tout le monde voudra se présenter pour se réserver une place au soleil. Lors du dernier renouvellement, certains walis ont pesé de tout leur poids sur le choix des candidats potentiels, en raison de la situation d'instabilité au sein du FLN. Aujourd'hui, les donnes ne sont plus les mêmes. Le recours aux primaires serait plus approprié pour éviter la pléthore des candidatures. La tentation d'accéder au Sénat est étourdissante. Elle vaut son pesant d'or.