Que ce soit à la poste ou à l'APC ou encore dans les autres services, les usagers sont sujets à de véritables crises de nerfs. Les services publics semblent avoir pris ce fâcheux pli en ayant des horaires assez souples durant le Ramadhan. Le public semble avoir, lui aussi, une petite part de responsabilité. C'est ainsi que si, durant toute l'année, les services fonctionnent cahin-caha en cette période de Ramadhan, les choses sont devenues kafkaïennes. Que ce soit à la poste ou à l'APC ou encore dans les autres services, les usagers, comme on les appelle en ces endroits, sont, et chaque jour que Dieu fait, sujets à de véritables crises de nerfs. Le cas des bureaux de postes est hélas loin d'être unique. C'est ainsi que dans la journée de ce mardi et à la poste de Draâ Ben Khedda, le spectacle désolant de la foule des usagers se pressant devant la porte et se ruant à l'intérieur dès l'ouverture fait penser plus à une troupe d'affamés fonçant sur les plats que de citoyens allant faire des opérations postales. Une fois à l'intérieur et fort heureusement sans qu'il y ait de blessé ou de femmes évanouies, il faut jouer des coudes pour accéder au guichet. Les forts à bras étant toujours les premiers. Devant la guichetière, chargée des opérations de retrait, impassible, les gens alignent leur carte d'identité avec, à l'intérieur, un chèque et au lieu de se retirer et d'attendre leur tour, les voici agglutinés devant l'espèce de comptoir en stuc empêchant les autres d'y accéder. eci est, semble-t-il, la démarche normale et personne n'a trouvé à redire, alors que ce bureau de poste possède un tourniquet distributeur de tickets à numéro pour canaliser les usagers. Cet appareil mis en service, semble-t-il, durant seulement quelques semaines est resté inexplicablement «en panne?» au moment où l'on en a le plus besoin. Il fallait donc voir les gens s'égosiller et le public et les postiers, il faut le souligner, semblaient dépassés. Le bureau de poste de cette ville n'est, hélas, pas une exception. Il semble, à voir les autres et principalement ceux de la ville de Tizi Ouzou, qu'ils sont chaque jour noyés de monde. Que font-ils? Qu'attendent-ils? On nous a dit qu'il s'agissait de retraités attendant leur pension. Mais selon d'autres, «c'est toujours le même spectacle.» Aux guichets de l'état civil c'est pareil, les citoyens venus là, qui, pour un acte de naissance qui, pour une pièce d'état civil vous disent «souffrir le martyre et avoir des fièvres rien qu'en pensant à la chaîne qu'ils doivent se payer.» Nos services publics qui disent être au service des citoyens se doivent d'abord et si possible, réapprendre ce qu'est un service public, ensuite, ils devront s'organiser de façon à ce que le travail se déroule normalement y compris en période de Ramadhan. Il fut un temps où nos services étaient cités en exemple dans le monde arabe. Mais depuis quelques temps, il semble que nous devenons pire que ce que l'on disait des autres. La poste, l'état civil et tous les autres services publics doivent se secouer et être attentifs à leurs tâches, les citoyens ont droit à des égards, les fonctionnaires doivent savoir qu'entrer dans la Fonction publique, c'est servir le citoyen.