Robert Redeker, professeur de philosophie à Toulouse, friand de polémiques et médiatisation, se dit menacé de mort par la nébuleuse islamiste. Il vit actuellement «caché» sous protection de la police. Tout a commencé par une tribune qu'il a publiée dans Le Figaro du 19 septembre dernier. Dans cet article intitulé «Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre», Redeker se montre d'une rare virulence à l'endroit du Prophète Mohamed (QSSSL) et de l'Islam. Des propos insultants truffés de contre-vérités et exhalant de forts relents d'islamophobie. Cet étalage haineux qui n'a rien à voir avec le discernement et la «sagesse» que l'on attend généralement d'un philosophe a, évidemment, profondément blessé les musulmans déjà agressés dans leurs convictions par les récents propos du pape Benoit XVI. Le lendemain de la parution de l'article, Cheikh Al Qaradawi réagit sur Al Jazeera à cette agression qu'il juge islamophobe. La Tunisie et l'Egypte interdisent la distribution de l'édition en question du Figaro. L'affaire en était là quand Redeker annonce qu'il a reçu des menaces de mort via des sites djihadistes internationaux et par courrier électronique. Ces menaces s'accompagnent, selon ses dires, «d'un plan indiquant comment venir chez moi, celle des lieux où je travaille et des numéros de téléphone». Dans une lettre qu'il a adressée à son ami, le philosophe André Glucksman, il décrit sa situation de «catastrophique» car il est contraint de trouver un refuge tous les jours. Son entourage, ses élèves, condamnent cette situation mais tous relevent qu'il est excessif dans ses positions et très porté sur la médiatisation. Au plan des réactions officielles, le ministre de l'Education condamne les menaces de mort mais rappelle qu'un fonctionnaire de l'enseignement doit se montrer «plus pondéré». Le Premier ministre Dominique de Villepin, a considéré les menaces comme «inacceptables» car, a t-il déclaré, «nous sommes dans une démocratie; chacun doit pouvoir s'exprimer librement dans le respect, bien sûr, de l'autre». Les musulmans ne demandent pas davantage que le respect de leurs valeurs et leur foi. Aussitôt l'extrême-droite s'est emparée de cette aubaine. Le président du Front national s'est réjoui que «l'organisation de l'Islam prôné par Nicolas Sarkozy est un échec». Quant à l'auteur de cette nouvelle attaque contre les musulmans, il persiste et signe et dit ne pas regretter ses écrits.