«Si je pouvais, je reviendrais chaque semaine me produire à Alger», nous confiera Alho dans le coulisses... Sur initiative de AS Production, Cheikh Sidi Bémol est revenu pour la seconde fois à Alger où il a enflammé la salle Ibn Zeydoun, lundi dernier. Un monde fou et une ambiance très chaude. C'est le groupe Ismaïlia qui ouvrira la première partie du concert, avec brio. Neuf musiciens sur scène. Le groupe égrènera des titres dans la veine gnaouie louant Dieu en préambule, puis interprétera des morceaux déclinés en beat afro-kabyle-staïfi et des reprises, notamment la célèbre Zaouia. C'est au faîte de l'effervescence que le groupe Ismaïlia cède la place à Cheikh Sidi Bémol qui interprétera ses plus beaux tubes en plus des nouveautés. Bnet lux, Tamara blues, I tell you, Goumari sont repris en choeur. Rencontré dans les coulisses, c'est le chanteur du groupe, Hocine Boukella alias Alho, le sourire aux lèvres, qui nous fera part de son sentiment de bonheur de retrouver son public algérois et de nous dévoiler ses projets. L'Expression: Quel est votre sentiment aujourd'hui après être retourné à Alger deux fois en l'espace d'un an après le mois d'avril dernier? Hocine Boukella: Franchement, c'est toujours avec une grande émotion que je retourne à Alger avec un plaisir toujours renouvelé. Si je pouvais, je retournerais à Alger chaque semaine! Vous ne pouvez pas savoir l'immense plaisir que j'ai de voir tous ces jeunes... C'est différent avec le public étranger? C'est différent parce que le public d'ici comprend ce qu'on raconte. En Europe, c'est plus la musique qui les intéresse. Ici, c'est les deux. C'est un partage. Et c'est toujours un plaisir de voir la jeunesse qu'on a. Hocine Boukella, quoi de neuf? Il y a un nouvel album qui se prépare. Ce soir, j'ai chanté quelques extraits. Je peux citer Saâdia, Walou, Riyah fesma, Rkhis yakaâd rkhis, etc. L'album sortira d'ici le mois de décembre chez Belda Diffusion. Il y aura par la suite la sortie d'un nouvel album avec le groupe avec qui je travaille aussi, Talweg. On va reprendre bientôt les concerts. Ce sera toujours le même style, toujours le mélange entre le berbère et le celtique, avec d'autres musiciens. On a monté un répertoire enrichi de nouveaux titres et on est en train de l'enregistrer. Pour revenir à l'album de Cheikh Sidi Bémol, ce dernier portera le même nom dont a été affublé le genre musical du groupe, à savoir, Gourbi Rock. D'autres projets? Oui, d'autres projets plus larges. On vient de monter un site Internet qui s'appelle undergroon.com. On veut faire connaître la musique underground algérienne. Tout ce qui se fait actuellement dans les fusions entre les musiques algériennes et d'autres musiques du monde. Souvent, ce sont des groupes qui ne sont pas assez connus. On espère les faire connaître au niveau international en essayant de leur trouver des distributions, etc. On peut dire que Cheikh Sidi Bémol est un agitateur et dénicheur de nouveaux talents. Pour preuve, votre boîte de production CSB et «l'Usine»... On a monté un label de production, effectivement, CSB Production (Cheikh Sidi Bémol). Il y a deux albums qu'on a sortis. Un disque d'un chanteur kabyle qui s'appelle Azenzar et un autre groupe de musique un peu rock, des Algérois de France, qui s'appelle Zerda. Ils arrivent très prochainement sur le marché algérien, avec Belda Diffusion justement. Se produiront-ils en Algérie prochainement? On espère développer un partenariat avec AS Production pour, justement, les faire tourner en Algérie et notamment ceux de «l'Usine». On a entendu dire que vous alliez revenir vous produire très bientôt en Algérie... Généralement on ne le dit pas pour que cela ne porte pas malheur (rire). C'est vrai qu'il est difficile d'organiser des choses ici en Algérie. Cela s'améliore petit à petit. Normalement, décembre, on est encore là et ce, pour lancer le nouvel album.