C'est un Hocine Boukella au top de sa forme qui s'est défoncé près de deux heures sur scène. Ils étaient nombreux, très nombreux à s'être déplacés lundi soir au Théâtre de verdure (El Aurassi). Malgré l'autre événement prévu à la même heure et qui promettait, lui aussi, délassement et évasion, à savoir le Festival international de musique gnaouie, Hocine Boukella et son groupe Cheikh Sidi Bémol, a réussi le pari à drainer une multitude de jeunes gens, venus en force, écouter et danser aux rythmes de ses meilleurs morceaux dont quelques nouveaux titres interprétés en exclusivité, à l'occasion de la sortie de son nouvel album, intitulé Gourbi Rock et ce, en référence à son style musical original et décalé. Un mélange de blues, berbère, rock, sur des textes satiriques, mordants, parfois drôles mais souvent corrosifs. Du vrai spectacle, en son et lumière. Durant deux heures de concert, Alho, accompagné de musiciens exceptionnels comme Khliff Miziallaoua (guitare) et Hervé Le Bouché (batterie) a puisé dans toute son énergie pour offrir le meilleur de sa musique à ses fans. Alho fera aussi monter les artistes du groupe Djemaoui Africa et ceux d'Index qui ont singulièrement marqué leur retour sur la scène avec un morceau percutant. S'ensuivra un long «beuf», ou jam session entre guitare, batterie et karkabou et la hadra ou «derdeba» du public en sus pour que la fête soit à son comble! Alho revisitera ainsi tout son répertoire allant de ses premiers morceaux des plus connus comme Tamara blues, Makan walou kheir men lamor, I tell you, Goumari etc. aux plus récents, à l'image de Riyah fesma, Rkhis yakaâd rkhis. Le public, lui, des plus chauds, n'a pas arrêté de bouger, de sauter, bref de s'extasier et de bien mouiller sa chemise. L'artiste qui souhaiterait se produire dans toute l'Algérie est actuellement en préparation d'un album qui regroupera des chants marins et prévoit également l'enregistrement de la suite de Thalweg, ce souffle berbéro-celtique unique dont seul Cheikh Sidi Bémol détient les ingrédients!
