C'est la proposition formulée par les députés au ministre des Finances. La création d'un conseil de surveillance pour le suivi de l'exécution des grands projets initiés dans le cadre de la relance économique. C'est la proposition formulée par les députés au ministre des Finances, M.Mourad Medelci, lors des auditions consacrées à la présentation du projet de loi de finances 2007. Selon des sources parlementaires, cette requête bénéficie de l'appui unanime de la classe politique représentée à la chambre basse. «Le président de la République a répondu aux attentes de la nation, en consacrant des enveloppes colossales dans le cadre des projets ambitieux mis en oeuvre depuis son investiture à la tête du pays, mais sur le terrain, force est de constater que la situation est loin d'être à la hauteur de l'argent éjecté», souligne notre interlocuteur. La défaillance du secteur économique est lié, d'un coté, «au manque de transparence dans l'exécution des projets», et de l'autre, par «l'absence de réformes structurelles à même d'élever l'administration au niveau des enjeux majeurs du développement économique», ajoute notre source. En effet, les parlementaires ont enregistré un grand écart entre ce qui est prévu dans la feuille de route de M.Abdelaziz Bouteflika et la réalité sur le terrain. «En Algérie ce ne font pas les moyens financiers qui freinent les réformes économiques mais c'est bel et bien l'administration. Le budget de 2007 consacré par la loi de finances, qui atteint les 3600 milliards de DA, n'aura pas l'effet escompté si il n'est pas suivi par des mesures rigoureuses», souligne-t-il. Parmi ces mesures, s'inscrit la mise en place de l' instrument de contrôle sus-cité. L'on ignore le statut que va avoir cet organisme, ou encore sa composante. «Nous voulons un organisme fort avec des prérogatives larges lui permettant d'évaluer la réalisation des projets et les dépenses publiques». L'IGF est citée dans ce sens comme une référence. Medelci n'a pas donné une réponse claire aux parlementaires. Le projet sera fort probablement mûri au niveau de l'Exécutif. Cette année encore, les députés se sont vus obligés de réitérer la proposition ayant trait à la présentation d'un nouveau texte législatif amendant la loi-cadre sur le règlement budgétaire qui remonte à 1984. «Nous n'avons cessé de demander au gouvernement la révision, ce texte depuis 2002, en vain». Ce retard reflète, on ne peut mieux, «les défaillances» de l'administration algérienne. «Je défie les ministres de me présenter un rapport détaillé sur leurs dépenses durant l'exercice 2005/ 2006», ajoute notre source. Des chiffrent qui échappent aussi au premier responsable du secteur. M.Mourad Medelci, pour rappel, a déclaré, l'année dernière à l'occasion de la présentation de la loi de finances 2006, qu'il n'était pas en mesure de communiquer un bilan détaillé sur les dépenses publiques pour la simple raison qu'il ne possède pas tous les éléments nécessaires. Selon des sources gouvernementales, la loi sur le règlement budgétaire sera prête en 2008, mais son application exigera plusieurs années pour «des raisons techniques».