On estime à moins de vingt et une les personnes tuées dans des violences liées au terrorisme depuis le début du mois de septembre, et à moins de dix tuées depuis le début du mois sacré de Ramadhan. L'attentat manqué de Tidjelabine, perpétré, dimanche en plein jour contre un convoi de matières explosives escorté par une section de la Gendarmerie (il était 9 heures du matin), qui a fait trois blessés dans les rangs des gendarmes, est le coup de trop qui renseigne sur les capacités du Gspc de porter le coup à la périphérie des axes urbains et aux portes de la capitale. Depuis le début du mois de Ramadhan, il a déjà à son actif plusieurs attentats qui commencent à inquiéter les responsables de la sécurité intérieure, car rapprochés dans le temps, et non plus épisodiques, comme depuis la fin de l'été. Et on estime à au moins 21 personnes tuées dans des violences liées au terrorisme depuis le début du mois de septembre, et à au moins dix tuées depuis le début du mois sacré de Ramadhan. Evidemment, la riposte des forces de sécurité se fait du tac au tac, si l'on prend en compte les deux terroristes armés, dont un «émir», tués jeudi dernier à l'est de Boumerdès. Les deux terroristes armés ont été abattus lors d'une embuscade tendue par les forces de sécurité dans le maquis de Djerrah, près de la localité. Toutefois, l'audace du Gspc dans ses coups depuis le début du mois de Ramadhan rend compte d'une réelle flambée des actes de violence. Huit membres des forces de sécurité ont été blessés mercredi dernier dans l'explosion d'une bombe artisanale déposée par un groupe armé à Kadiria, dans la région de Bouira, à 120km au sud-est d'Alger. En outre, il y eut, il y a quatre jours, cet autre attentat qui a causé la mort de quatre personnes, dont deux militaires, samedi, dans un attentat mené par des islamistes dans un village de la région de Boumerdès, toujours à l'est d'Alger. Une cinquième personne, un militaire qui tentait de prendre la fuite, a été grièvement blessée, ou peut-être tuée, selon d'autres sources. Les victimes voyageaient dans un bus de transport collectif, qui avait été arrêté à un «faux barrage» dressé par un groupe terroriste armé du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) portant des uniformes de l'armée régulière, selon des témoignages. Après avoir «contrôlé» l'identité des passagers, les terroristes ont fait un tri parmi les passagers et assassiné à bout portant deux militaires et deux civils. Le troisième militaire qui tentait de prendre la fuite a été grièvement blessé par balles par les terroristes. Le dernier acte de violence en date est celui perpétré à Draâ Touil, dans la localité de l'Emir Abdelkader, dans la wilaya de Tissemsilt, où deux gardes communaux ont été attaqués avant-hier, dimanche, par un important groupe armé. L'acte terroriste s'est soldé par la mort, sur le coup, d'un garde communal et des blessures jugées très importantes pour le second garde. Le Gspc continue à marquer une forte implantation dans la région de Boumerdès, qui semble être le ventre mou de la sécurité, au regard des attentats qui y sont opérés, mais aussi au regard d'une très forte implantation des groupes affiliés au Gspc et des groupes de soutien, très importants dans cette région qui n'offre que peu de perspectives et de débouchés aux jeunes. Il y a deux semaines, le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, avit déclaré, lors de son voyage à Tlemcen, que son secteur vise, par la multiplication des infrastructures policières, «une stratégie allant vers le rapprochement du citoyen de sa police par le biais de la police de proximité, outre l'amélioration constante de la prise en charge de la sécurité des personnes et des biens». Concernant les questions liées au terrorisme, et notamment aux derniers développements survenus, avec cette inquiétante collusion entre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat et l'organisation Al Qaîda, il a aussi affirmé que «même si les membres des groupes liés au Gspc sont encore une source d'inquiétude, il n'en demeure pas moins qu'ils sont incapables d'opérer des attaques de grande envergure», et qu'«ils ne font plus peur, parce que s'ils possédaient des moyens aussi importants que ceux d'Al Qaîda, ils les auraient certainement utilisés». Cette évaluation du patron de la police laissait entendre aussi que le Gspc était encore capable de nuisance et de porter des coups.