Les syndicats menacent de durcir et de généraliser le mouvement. La journée de protestation à laquelle ont appelé les deux syndicats de l'éducation, à savoir le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a été largement suivie hier. C'est ce que nous a affirmé le chargé de l'information du Cnapest M.Lemdani. Selon lui, 80 lycées parmi les 113 établissements de la capitale ont suivi le mouvement, c'est-à-dire plus de 70%, en soutien aux 13 collègues du lycée Saïd-Hamdine qui ont été mutés. «Il vaut mieux que le ministère de l'Education nationale règle le problème d'une manière pédagogique. Si non, nous allons durcir le mouvement», nous a déclaré, M.Lemdani chargé de l'information au Cnapest. Des assemblées générales ont eu lieu au niveau des lycées en grève, lors desquelles les enseignants ont demandé que le ministère de l'Education revienne sur sa décision. Selon un communiqué parvenu à notre rédaction, la direction de l'éducation d'Alger-Ouest soutient que les 13 enseignants ont demandé leur propre départ ainsi que celui de la directrice. «Les affectations des personnels ont été faites sur la base de la nécessité de service sur les seuls postes vacants existants signalés par les directeurs de l'éducation d'Alger-Est et d'Alger-Centre, la directrice du lycée, quant à elle, a été mise à la disposition du ministère de l'Education nationale», explique la direction. Le communiqué ajoute que les personnels affectés ont demandé, par la suite, le retour de la directrice ainsi que leur maintien, une démarche que la direction de l'éducation d'Alger-Ouest considère comme un «manque de responsabilité et de légèreté dans leur comportement». Mais la version du Cnapest est tout à fait autre sur ce sujet. M.Lemdani affirme que les 13 enseignants n'ont jamais demandé leur mutation et que la décision de leur affectation a été prise sans leur consentement. «Si non comment expliquer que tout le lycée est en grève depuis un mois», s'est-il interrogé. Notons que la rencontre qui devait se tenir, dimanche, entre les syndicalistes et le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, M.Khaldi, pour tenter de trouver un compromis à ce problème, n'a pas eu lieu, selon M.Lemdani, qui avance que les enseignants sont favorables au dialogue et à la concertation pour régler la situation. «Ce que nous demandons, c'est leur réintégration», lance encore M.Lemdani. Pour démontrer la forte mobilisation de la corporation, notre interlocuteur affirme que «certaines wilayas soutiennent pleinement et fortement notre mouvement et se disent solidaires des 13 travailleurs mutés d'office» entre autres Oran, Constantine, Sétif, Béjaïa et Batna. La direction de l'éducation d'Alger-Ouest indique, pour sa part, que les portes du dialogue sont ouvertes à toutes les parties de façon constante et responsable. «Nous en avons pour preuve le nombre de rencontres et de réunions tenues avec les parties en conflit, mais nous n'accepterons jamais les comportements qui mettent en danger le confort moral et pédagogique de nos élèves», conclut le communiqué.