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Comment sortir du diktat américain
UNION EUROPEENNE
Publié dans L'Expression le 12 - 10 - 2006

Face à la politique agressive des Américains, les Européens sont décidés à reprendre du terrain dans les relations internationales.
Après une attitude à la limite de la réserve dans sa politique internationale, en particulier dans sa relation avec les USA, et des discours marqués par le souci du ton diplomatique, l'Union européenne (UE) semble vouloir passer à une offensive tous azimuts dans la défense de ses intérêts, et le manifeste, depuis quelques jours, par un discours rude, frontal, sans ambiguité aucune. Deux sujets brûlants de l'actualité l'illustrent amplement: la lutte anti terroriste et la politique de sécurité et de défense.
Rappelons la critique sévère faite, voilà 10 jours, par le Parlement européen (PE) à la Commission et au Conseil européens sur leur absence de réaction face aux sujets chauds de l'actualité internationale. Sans attendre plus, les deux instances exécutives et décisionnelles de l'UE ont riposté aux parlementaires européens dans un langage cru, débarrassé de tout habillage démagogique. L'UE révèle ses intentions, maintenues jusque-là, dans un flou relatif par devoir de réserve peut-être.
Dans le volet politique et sécurité commune, la Commission reconnaît la pertinence de l'analyse du PE, et répondant au rapport adopté, jeudi, par la sous-commission sécurité et défense, elle déclare être prête à l'assumer entièrement. Le rapport affirme que la concurrence croissante au niveau mondial pour contrôler les ressources hydriques et énergétiques,les catastrophes naturelles et la sécurité des frontières extérieures de l'UE doivent être prises en compte dans l'évolution de la Stratégie européenne de sécurité (SES), et qui rend néccessaire sa révision en 2008, au plus tard. La Commision estime que c'est une excellente analyse des menaces auxquelles est confronté le monde moderne. Il est alors préconisé une série de décisions, un renforcement des moyens de défense et de sécurité en lançant un marché commun dans le domaine de la défense, un système commun de renseignement, des normes communes de communication... Plus une force navale européenne permanente dans la méditerranée afin d'affirmer la présence européenne et d'accroître son potentiel de gestion des crises dans la région. Ainsi, l'UE ne compte plus sur l'Otan -dont ses Etats sont membres- pour assurer sa défense. Décryptée, cette initiative met au jour la prise de conscience de l'UE de la prédominance absolue des USA dans l'Otan, et dans la Méditerranée du reste, et surtout ses inquiétudes face à l'utilisation des forces de l'Otan pour les seuls intérêts de l'administration de George W.Bush (Afghanistan, Irak, Méditerranée...) Par ce nouveau langage, l'UE met au jour, non seulemnt son manque de confiance dans les USA d'aujourd'hui, mais sa volonté d'avoir une défense propre, indépendante de la suprématie américaine. Liant le problème de la sécurité à la lutte antiterroriste, l'UE veut se démarquer de la conception américaine du tout-sécuritaire, et rien que le sécuritaire, qui ne tient compte ni des causes, ni des droits de l'homme.
C'est dans ce sens que le coordinateur de l'UE pour la lutte antiterroriste, le néerlandais, Gijs de Vries a déclaré, mardi dernier, devant la réunion interparlementaire sur la liberté, la sécurité et la justice: L'objectif que se fixe l'Europe dans la lutte contre le terrorisme est de défendre les libertés de ses citoyens... Dans la défense de ces droits, nous nous devons d'observer les principes mêmes -droits de l'homme- que nous nous sommes engagés à défendre. Parlant du terrorisme islamiste, il a ajouté: Nous ne pourrons gagner le coeur et l'esprit des musulmans que si nous respectons des principes communs, et notamment le droit à la vie privée et le respect des droits des prisonniers -cf. les prisonniers de Guantanamo. De son côté, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme, Martin Scheinin, présent à la rencontre a déclaré: Il est possible d'équilibrer les besoins de sécurité et la protection des droits fondamentaux dans la lutte contre le terrorisme...Toutefois, la question de la proportionnalité ne saurait se réduire à celle de la détention arbitraire ou secrète. Combattre le terrorisme en recourant à de tels moyens, c'est aller à l'échec parce que ces méthodes compromettent le fondement moral de la civilisation et de l'Etat concernés. De ces deux exemples, il apparaît clairement que l'UE est décidée à se démarquer des conceptions et méthodes américaines de la sécurité et de la lutte antiterroriste. C'est que depuis l'arrivée de Bush junior à la Maison-blanche, les relations transatlantiques à travers les instruments que sont l'Otan ou l'Accord stratégique de coopération (y compris la réference à l'OMC) ne se font plus que dans un seul sens, celui des intérêts américains d'abord. Les récents développements sur la scène internationale, la crispation des crises iranienne et nord coréenne, l'anarchie en Irak... poussent les européens à agir concrètement pour contenir les appétits des USA de Bush, appétits qui mettent en péril la sécurité mondiale, y compris celle de l'Europe. Plus jamais le monde ne sera comme avant. Cette déclaration du président américain, George W.Bush, lancée à la face du monde au lendemain des attentats commis contre son pays ce 11 septembre 2001, n'était pas une simple réaction émotionnelle destinée à alléger la douleur, réelle du peuple américain, et contenir leur colère, par ailleurs légitime. Cette déclaration annonçait les desseins que l'équipe Bush projetait pour l'Amérique et le monde, bien avant les terribles attentats. L'Europe, prise elle-même dans les problèmes sécuritaires à ce moment-là, handicapée par les problèmes de son élargissement, lançant sa monnaie unique, soit, mobilisée plus par les problèmes de sa construction, avait laissé le champ libre à l'offensive américaine. Ces problèmes, aujourd'hui contenus, pour ne pas dire dépassés, l'UE va-t-elle revenir sur la scène internationale avec ses nobles projets? Très vite, les mois à venir nous le diront. Le Sommet européen de la fin octobre, et celui traditionnel de fin d'année ne seront pas comme les autres. Ils seront osés.


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