Supprimer les obstacles au commerce régional créera un marché de plus de 80 millions de consommateurs. Le Fonds monétaire international (FMI) incite vivement les pays du Maghreb à renforcer leurs relations économiques et accroître leur coopération pour réduire le chômage et améliorer la croissance. Le FMI appelle, également, dans son dernier rapport sur les Perspectives économiques en Asie centrale et au Moyen-Orient, à la libéralisation des échanges commerciaux intermaghrébins, en vue d'optimiser l'intégration avec l'Europe et le reste du monde. Le Fonds n'a pas manqué de relever les efforts consentis, durant la dernière décennie, par l'Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie dans le cadre du renforcement de la coopération régionale sur différentes questions d'intérêt commun. Toutefois, les rédacteurs du rapport ont soulevé plusieurs obstacles entravant le développement du commerce régional. «En raison des barrières tarifaires et non tarifaires au commerce régional, seule une petite part des échanges commerciaux de ces pays se fait avec leurs voisins immédiats au Maghreb», note le rapport. Même s'ils sont en hausse de 12%, les échanges commerciaux, entre pays du Maghreb, ont atteint seulement 1,5 milliard de dollars en 2005. Quant aux investissements intermaghrébins, ils se situent entre 300 et 800 millions de dollars par an. En 2004, le volume global des échanges commerciaux de la Libye, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie s'élevait à 131,7 milliards de dollars, dont 66% avec l'Union européenne, 13% avec le reste des pays industrialisés, 19% avec les autres pays. Aussi, le Fonds déplore la faible part des échanges intermaghrébins dans le commerce extérieur estimé à seulement 2% du total. Actuellement, à titre d'exemple, le Maroc achète son pétrole brut d'Arabie Saoudite et d'Iran, et non pas chez son voisin algérien, en raison des différends politiques entre les deux pays, notamment au sujet du Sahara occidental. Pour les experts du FMI, si les obstacles au commerce régional sont supprimés, un marché de plus de 80 millions de consommateurs sera créé pour susciter de nouveaux investissements. Ils expliquent que le fait d'offrir aux investisseurs étrangers établis dans un pays maghrébin un accès direct et facile à l'ensemble de la région du Maghreb, incitera les investisseurs à s'installer dans la région. Il convient de citer le cas de la France considérée comme le premier investisseur étranger en flux et en stock en Tunisie et au Maroc, et le deuxième investisseur en Algérie. L'aide publique au développement consacrée par la France aux Etats du Maghreb est estimée à plus de 330 millions d'euros par an. Le rapport affirme que les pays du Maghreb se sont engagés à organiser une série de conférences annuelles de haut niveau sur des questions d'intérêt commun, sous les auspices du FMI. La 1re conférence a été organisée à Alger, en novembre 2005, et les prochaines sont prévues à la fin de l'année au Maroc et en 2007 en Tunisie. La Libye et la Mauritanie devraient être associées à ce processus dans le cadre de l'UMA.