L'assassinat du président de l'APW de Tizi Ouzou, Rabah Aïssat, relance le débat sur la sécurité des élus, surtout à ce niveau de la responsabilité. Ce drame qui vient de plonger la Kabylie et le pays, dans son ensemble, dans une nouvelle spirale de violence terroriste, appelle à des mesures de sécurité urgentes en faveur des élus. Cet assassinat, le premier depuis quelques années, fait craindre le pire. Car, quelle serait la réaction des centaines d'élus éparpillés à travers le territoire national et qui, pour la plupart, exercent dans des zones enclavées, sans la moindre sécurité, en apprenant la triste nouvelle? D'ailleurs, on ne sait pas si feu Aïssat, alors qu'il était attablé dans un café populaire, un lieu qui l'expose à un réel danger, jouissait d'une protection particulière. Aux dernières informations, non. Combien d'élus ont été assassinés dans des circonstances similaires à celle de l'attentat perpétré contre le président de l'APW de Tizi Ouzou. Les faux barrages et autres guets-apens demeurent les formes d'attentats les plus usitées par les assaillants. Il convient, donc, de s'interroger quelles seraient les mesures à mettre en place par le ministère de l'Intérieur pour protéger ces élus? D'autant plus que la plupart de ces derniers n'habitent pas dans des quartiers résidentiels et dans les zones d'Etat. En outre, si au cours des années 1990, les élus étaient armés, est-il de même aujourd'hui? Par ailleurs, outre l'identité du ou des auteurs de l'ignoble crime perpétré contre Rabah Aïssat, quelle est la portée d'un tel acte, dans une région livrée, il y a près de trois années, à savoir depuis les événements du Printemps noir, à toutes sortes de maffia et de gangs qui opèrent au grand jour, au vu et au su de tout le monde? Feu Aïssat a, d'ailleurs, à maintes reprises dénoncé l'insécurité ambiante qui règne dans la ville des Genêts. Cependant, avec l'augmentation des effectifs de police dans la wilaya de Tizi Ouzou, au cours de ces dernières années, a-t-on, au moins, songé à leur répartition rationnelle à travers les points chauds de la wilaya? Tant de questions qui restent posées, au moment où la population se plaint de la recrudescence du banditisme et de la multiplication des agressions, notamment dans les localités reculées de la wilaya.