Le leader du FFS a adressé une lettre à la Délégation supérieure de la résistance maghrébine qui s'est réunie dernièrement à Rabat dans un colloque pour la réhabilitation du patrimoine historique. Dans sa missive, selon le texte parvenu à notre rédaction, Hocine Aït Ahmed a d'abord rappelé aux participants, que la réhabilitation du patrimoine historique maghrébin est plus qu'une nécessité puisque «s'il lui arrive d'échapper aux falsifications officielles organisées, il subit alors le confinement dans des musées». «Demeuré fidèle aux principes passés avec nos compagnons de guerre de Tanger à Tripoli, de Nouakchott à Illizi et à Tunis, pour la construction du Grand Maghreb sur des bases démocratiques, telle est notre façon d'évoquer et de renforcer nos liens affectifs, politiques de solidarité», a écrit Aït Ahmed et de rassurer: «Je n'ai pas abandonné et je n'abandonnerai pas ma lutte pour l'unité maghrébine à l'intérieur de l'Algérie par le biais de mon parti (FFS, ndlr), ou à l'extérieur, car c'est une fin qui guide nos aspirations et non un simple moyen.» Le leader du FFS a signalé dans sa lettre que l'aspiration de la nation maghrébine est autre que les expériences de l'Etat répressif qui a engendré la généralisation de la corruption et l'absence de la citoyenneté, et de se poser la question: «Quel Grand Maghreb voulons-nous?» Aït répondra dans la même lettre, que la nation maghrébine «aspire à des principes sans limites, d'un multipartisme et d'une culture qui réunit et non d'une unité basée sur les principes du séparatisme et de la violence». Il poursuit: «Nous voulons un équilibre entre l'authenticité et la modernité, une liberté d'expression et un dialogue (...)». En résumé, il a plaidé pour une alternative démocratique maghrébine comme élément civilisationnel à même de nous hisser dans la marche du troisième millénaire. Abordant le nouvel ordre mondial et son impact sur la nation maghrébine, il écrira: «Ce nouvel ordre porte en son sein les signes de dérapages les plus dangereux qui menacent nos intérêts stratégiques et notre identité.» Pour Aït Ahmed, si les aspirations évoquées dans sa lettre pour la construction d'une nation maghrébine démocratique relèvent de l'utopie, il n'en demeure pas moins que des exemples du rêve impossible existent et ont été réalisés. Il cite à ce propos, les guerres de libération du Maghreb, les chutes successives des dictatures d'Amérique latine, la disparition des régimes staliniens et l'instauration d'un régime démocratique en Afrique du Sud. Par ailleurs, Hocine Aït Ahmed a subordonné, toujours dans la même lettre, l'émergence d'une alternance démocratique au Maghreb et la construction de cette unité passe inéluctablement par «l'arrêt des massacres en Algérie». Une situation appelée à s'aggraver, car il faut s'attendre à un autre «séisme si les décideurs dans le régime (algérien), persistent dans la dilapidation des richesses du pays et instrumentalisent l'Etat pour maintenir leur choix de la guerre sans aucune solution politique et pacifique», a-t-il écrit.