Après un “exil” volontaire de plusieurs années, le leader du Front des forces socialistes (FFS) Hocine Aït Ahmed sera, dès aujourd'hui, à Alger. Il arrivera aux alentours de 15h30 à l'aéroport Houari-Boumediene et sera accueilli par une délégation du parti, composée pour l'essentiel du premier secrétaire du parti, M. Ali Laskri, de Salima Ghezali, Djoudi Mammeri, Rabah Aïssat et Ferhat Hamid, annonce un communiqué du parti parvenu à la rédaction. Dernier des “Mohicans”, selon la formule consacrée, de la génération historique qui a conduit la Révolution et dont l'Algérie célèbre, dans quelques jours, le 50e anniversaire du déclenchement, Hocine Aït Ahmed va animer une conférence à la salle omnisports de Aïn Bénian dans la nuit de dimanche en compagnie de l'ex-secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri et de l'ex-Chef du gouvernement Mouloud Hamrouche. Sous le thème “Novembre : un bilan et un élan pour l'avenir”, cette conférence, initiée par le FFS, permettra à “chacun des intervenants d'apporter son analyse et d'établir son bilan des actions et des mutations politiques et sociales qu'a connues le pays”, a expliqué l'actuel premier secrétaire du parti, Ali Laskri, joint, hier, par téléphone. Mais au-delà de l'évocation et du regard qui sera porté sur le chemin parcouru depuis l'indépendance, la rencontre vaut aussi pour ce qu'elle peut donner naissance à une initiative politique. Une éventualité que n'exclue pas d'ailleurs, nombre d'observateurs. “Je ne peux rien dire, mais bien entendu, l'on s'attend à ce qu'il y ait des perspectives de sortie de crise”, explique Laskri. Et la raison tient, en effet, à deux choses : il y a d'abord le choix de la date, loin sans doute d'être fortuit, avec ce que cela charrie comme charge symbolique et ensuite le profil des personnages. À quelques nuances près, Hocine Aït Ahmed, Hamrouche et Mehri ont la même approche et perception de la crise nationale. Une approche qui se résume, dans sa substance philosophique, à la primauté du politique sur le militaire. Sauf que le contexte d'aujourd'hui, avec la normalisation en cours et l'atomisation de la société, diffère fondamentalement de celui qui a prévalu jusque-là. Pour rappel, il y a quelques années, le FFS avait rendu public un mémorandum dans lequel il expliquait les diverses étapes devant conduire à une véritable alternative démocratique à travers, notamment, l'élection d'une constituante. Mais une initiative qui n'a pas fait long feu. Pour autant, ceci n'empêche pas la présidence de la République d'inviter officiellement Hocine Aït Ahmed et Ali Laskri pour la traditionnelle cérémonie de célébration du 1er Novembre. Les invitations n'ont atterri au bureau du FFS qu'avant-hier seulement. On ignore, cependant, si Da l'Hocine a répondu à l'invitation. “C'est à lui de voir”, s'est contenté de répondre M. Laskri. K. K.