De nouveaux éléments on dû intervenir pour que le ministre révise sa position. Il n'y aura, donc, pas suspension du président et du bureau fédéral de la FAF, aujourd'hui. C'est ce qui ressort du communiqué du MJS de dimanche dans lequel il est fait mention d'une réunion ministère-FAF au cours de laquelle il a été convenu «de se réunir prochainement pour traiter ce problème de mise en conformité avec le décret exécutif 05-405 relatif aux fédérations sportives». Une réunion à laquelle ont assisté, pour chacune des deux parties, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum et le président de la FAF, M.Hamid Haddadj. Le fait même que cette réunion ait été programmée laisse supposer que de nouveaux éléments sont intervenus ces dernières heures qui ont fait que le ministre ait changé de cap. Il faut, tout de même, rappeler que 24 heures plus tôt, lors d'une visite à Blida, il avait insisté sur le fait que tout le monde devait se mettre en conformité avec ledit décret et qu'il n'y aurait pas d'exception. Quinze jours plus tôt, c'était devant les parlementaires de l'APN que M.Guidoum avait indiqué que si la FAF n'obtempérait pas à cette directive, «je les enlèverai» (autrement dit «je les suspendrai»). Il y a incontestablement eu de nouveaux éléments qui ont amené le ministre à réviser sa position. Il est vrai que le communiqué reproduit par l'APS ne dit pas qu'il y a eu revirement à 180 degrés de la part du responsable du secteur des Sports mais on peut deviner qu'en conviant les responsables de la FAF à une réunion à la veille de l'ultimatum qu'il avait fixé selon les dispositions du décret sur les fédérations, il a surtout cherché à calmer le jeu plutôt que d'aller vers une solution qui mettrait notre football en danger sur le plan international. C'est la deuxième fois qu'il y a un tel revirement de sa part. On se souvient qu'au mois de décembre dernier, à la veille de la tenue de l'assemblée générale élective de la FAF, il s'était, également engagé sur une voie de cette nature en déclarant, lors d'une visite à la wilaya de Blida (tiens, tiens) qu'avant cette AG, il y aura une AG de mise en conformité sans quoi les responsables de la FAF seraient suspendus. Suite à une intervention du président de la Fifa, M.Joseph Blatter, qui avait annoncé que le football algérien serait exclu de la scène internationale si la FAF approuvait ce décret, le ministre avait changé de stratégie et avait convié le président de la FAF (à l'époque, M.Mohamed Raouraoua) à une réunion qui n'avait abouti qu'au report de quelques jours de l'AG élective sans qu'il soit question de mise en conformité du décret dans l'immédiat. Le président de la FAF, M.Hamid Haddadj, n'a eu de cesse, ces derniers temps, de plaider pour le dialogue tout en indiquant que les statuts de la FAF n'étaient pas antiréglementaires. Nul ne lui contestera le fait qu'il n'a cherché qu'à préserver notre football des affres d'une suspension à l'échelle internationale. Du reste, et nous l'avons déjà écrit dans ces mêmes colonnes, si le ministre estime qu'une suspension ne serait pas terrible pour la discipline vu ses mauvais résultats depuis quelques années, il serait mieux pour lui de prendre une décision politique qui consiste à retirer carrément notre football de la scène internationale et éviter de la sorte de passer par une suspension quelque peu humiliante. Toujours est-il qu'un décret, et M.Haddadj l'a affirmé, n'a rien d'un texte sacré comme le Coran. Il est, donc, susceptible de changements dans certaines de ses dispositions. Il y a un an, lors du Forum organisé par notre confrère El Youm, la presse avait eu la primauté du décret. Des confrères et nous-même, avions insisté sur le fait que ce texte allait avoir du mal à être appliqué, notamment pour le football. C'est ce qui s'est passé. Trop de temps a donc, été perdu, et la FAF, à ce jour, attend l'argent qui doit lui être versé au titre de la refondation du football. Nous ne pensons pas qu'il y aura du changement dans la position de la FAF sur la mise en conformité du décret puisque, au moins, trois de ses dispositions, sont contestées par la Fifa. A partir de là, il ne restera qu'à trouver une issue sous forme d'exception pour le football. Mais rien ne dit que les autres fédérations accepteront le coup aussi facilement qui pourraient penser qu'elles ont été flouées dans cette affaire.