Ce n'est pas la première fois que des compagnies étrangères résilient des contrats avec le Royaume chérifien. Le Royaume chérifien continue d'essuyer de sérieux revers. Après son échec sur le plan diplomatique, n'arrivant pas à «vendre» son projet d'autonomie au Sahara occidental, cette fois c'est au tour des partenaires économiques de Rabat de rectifier le tir. C'est l'association Australia Western Sahara qui a appelé la compagnie australienne Incitec Pivot à cesser l'importation du phosphate du Royaume du Maroc qu'il extrait des territoires sahraouis occupés, ce qui est contraire au droit international. Dans un communiqué de l'association, l'Australia prévient les paysans australiens que les fertilisants utilisés dans les fermes australiennes et commercialisés par la compagnie Incitec Pivot sont produits à base de phosphate importé du Maroc qu'il extrait dans les territoires occupés du Sahara occidental «dernière colonie africaine». Avant de préciser que «le phosphate vendu par le Maroc est la propriété du peuple sahraoui qui n'en récolte aucun profit». L'association rappelera, par ailleurs, que la charte des Nations unies déclare «inaliénables les richesses des territoires occupés, sans la consultation et l'accord préalable des populations de ces territoires». Le Haut conseiller juridique de l'ONU, rappelle le communiqué, avait estimé que l'exploitation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental «constitue une violation du droit international». En outre, l'Assemblée générale des Nations unies condamne l'exploitation et la spoliation des ressources naturelles ainsi que toute activité économique portant atteinte aux intérêts des peuples des territoires occupés à l'instar du Sahara occidental. Le gouvernement australien avait déjà mis en garde, en mai 2006, les entreprises australiennes contre les conséquences de telles transactions commerciales illégales. Le gouvernement australien relève, notamment, que «compte tenu de la situation du Sahara occidental, étant un territoire ne jouissant pas de l'autonomie, et compte tenu des considérations du droit international», le ministère recommande aux compagnies désirant importer du Maroc de recourir à des consultations juridiques. Pour sa part, le président de l'association, M.Nick O'Neil a appelé l'Australie et les autres pays membres des Nations unies à agir pour amener le Maroc à accepter l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Il convient de rappeler que ce n'est pas la première fois que des compagnies pétrolières et de prospection minière étrangères résilient des contrats avec le Royaume chérifien. C'est le cas de la compagnie américaine Kerr McGee, qui a résilié, l'année dernière, un contrat de prospection pétrolière au Sahara occidental, signé avec le Maroc. Elle a, ainsi, cédé sous la pression des organisations internationales favorables à l'autodétermination du peuple sahraoui. Trois autres compagnies étrangères, signataires avec Rabat de contrats de prospection pétrolière, le long des côtes du Sahara occidental, ont eu le même sort. Il s'agit de la société norvégienne TGS-Nopec, la hollandaise Fugro, la française Total-Fina-Elf. Toutes les compagnies se sont retirées du territoire en 2003 et 2004 à la suite des pressions internationales.