L'institution internationale prévoit un taux de croissance globale de 3% pour 2006. «Les négociations sur les augmentations des salaires sont basées et appropriées». C'est ce qu'a déclaré, hier, le chef de la délégation d'experts du Fonds monétaire international (FMI), M.Erik de Vrijer, lors d'une conférence de presse animée à Alger. Il a estimé que cette augmentation est large et une bonne chose pour l'économie du pays. Il a, néanmoins, avoué que cette mesure constitue un défi pour la politique monétaire du pays dans la mesure où il faut maintenir le taux d'inflation à un niveau bas et ajuster les salaires à la productivité. «C'est important de maîtriser le taux d'inflation pour la stabilité macro-économique», a-t-il ajouté. Le FMI propose, dans ce sens, d'augmenter le taux d'intérêt pour le crédit et l'investissement. Si le taux d'intérêt est bas, selon lui, le pays risque d'avoir de très faibles investissements. La délégation a dressé globalement un bilan positif sur la situation économique du pays, mis à part quelques insuffisances relevées dans le secteur de l'industrie et celui des finances. Il est considéré que le programme économique du gouvernement ainsi que le pacte économique et social sont deux politiques qui sont une bonne base pour relever les défis de la mondialisation conditionnée par une bonne gestion des recettes d'hydrocarbures. Malgré cette embellie, soulignera le chef de la délégation, il faut prendre plus au sérieux les réformes structurelles. La délégation estime, entre autres, que le taux de croissance reste assez fragile. Elle prévoit un taux global à 3% pour 2006 dont 2% pour les recettes avec hydrocarbures et 4,5% pour les recettes hors hydrocarbures. Les experts ont approuvé, néanmoins, la décision du gouvernement de diminuer le taux de croissance des hydrocarbures. Elle a relevé un développement du secteur de l'agriculture mais une dégradation de celui de l'industrie. «Le secteur de l'industrie traverse une période très difficile», a fait remarquer le FMI. Concernant les investissements publiques, la délégation relève qu'il faut faire un renforcement des infrastructures pour continuer à engendrer les investissements. Du côté financier, le FMI estime, qu'à l'heure actuelle, les prêts non-performants sont très élevés. Il propose un changement dans la gouvernance des banques et dans la gestion des risques pour améliorer l'investissement. Evaluant le projet de la loi de finances 2007, les experts ont bien appris la nouvelle mesure concernant la réduction des taux des impôts pour les grandes entreprises. Ce dernier a été amené à 25% au lieu de 30%. Le FMI encourage, notamment la politique de privatisation menée dans notre pays. Les indicateurs de l'économie algérienne sont au vert, les experts du FMI l'ont donc attesté. Durant son séjour, la délégation s'est entretenue avec le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque d'Algérie. L'objectif de cette visite de routine est de compléter les informations recueillies au cours des précédentes visites de travail. Elle espère repartir avec une vue complète sur le développement de l'Algérie, les perspectives de développement économique pour l'année en cours et aussi d'engager des discussions sur la conduite des réformes, principalement celles intéressant le secteur bancaire et financier, les privatisations, le climat des affaires, l'investissement, le droit commercial international et la propriété intellectuelle. Dans ce rapport de 2005, le FMI a estimé «encourageantes l'évolution et les perspectives économiques» de l'Algérie.