Le Président a voulu mettre en place une équipe capable de mener à bien son plan de réforme globale. La nouvelle équipe gouvernementale de Benflis est enfin connue. C'est un communiqué de la présidence de la République, rendu public, hier tard dans la soirée, qui en a donné la teneur et le contenu. Une lecture rapide de la liste ne permet pas, a priori, de saisir toute l'ampleur des changements introduits d'un côté, et des maintiens de certains postes de l'autre. La présence de pas moins de cinq , dont Khalida Toumi au poste de porte-parole du gouvernement, donne forcément toute l'ampleur des changements profonds que cherche à imprimer le Président à la société, aux moeurs politiques et à la vie institutionnelle dans le pays. Le communiqué du Président, en outre, souligne que la mise en place d'un ministère délégué à la Famille et à la Condition féminine constitue toute l'importance que comptent donner le Président et son gouvernement à la promotion de la condition féminine. L'abrogation du Code de la famille, en ce sens, pourrait fort être à l'ordre du jour cette fois-ci. Autre innovation de taille. Il s'agit de la mise en place d'un ministère chargé des Technologies nouvelles de la communication et de l'information. Une décision visant, sans doute, à placer le pays en phase avec les changements technologiques en cours. Yazid Zerhouni a été maintenu au poste de ministre de l'Intérieur. C'est aussi le cas de Boubekeur Benbouzid qui, après être passé par l'Enseignement supérieur et l'Education, se retrouve ministre de la Jeunesse et des Sports. Abdelmalek Sellal, un autre ministre à la longue carrière derrière lui, est passé de l'Intérieur, à la Jeunesse et aux Sports et aux Travaux publics pour atterrir, présentement, au domaine des transports. Nourredine Boukrouh, ministre de la Restructuration et de la Coordination des réformes a permuté son poste avec Hamid Temmar, ministre du Commerce. Cela peut signifier une annulation pure et simple du plan de privatisation de Boukrouh, mais aussi le retour à une politique plus offensive telle qu'elle était menée par Temmar, déjà passé par le poste qu'il occupe aujourd'hui. Mourad Medelci quitte le secteur des Finances, hautement stratégique, au profit de Mohamed Terbache. Chérif Rahmani, lui, garde le département de l'Aménagement du territoire. Ahmed Ouyahia, véritable miraculé de la politique, a survécu à la bourrasque qui a dévasté le RND en décrochant le poste de représentant personnel auprès du Président de la République chargé des missions itinérantes. Un choix, somme toute judicieux, puisque Ouyahia avait déjà occupé un poste plus ou moins similaire durant les premiers mois de la magistrature du Président Bouteflika et s'en était acquitté avec brio. Tayeb Louh, figure emblématique de la lutte en faveur de l'indépendance de la justice, prend une belle revanche sur son destin en devenant ministre des Travaux publics. Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture, Abdelhamid Aberkane, ministre de la Santé, et Abdelaziz Belkhadem, maintenus à leurs postes initiaux témoignent, en quelque sorte, du travail accompli dans ces divers secteurs. En revanche, le secteur de l'Habitat, où des réalisations de très grande importance ont pu être accomplies, n'a pu garder celui qui en était l'artisan, Abdelmadjd Tebboune. Ould Abbes et Berchiche, eux, quittent l'équipe. En gros, la moitié de l'ancienne équipe a été changée, alors que beaucoup de figures nouvelles ont été introduites, ce qui ne laissera pas de séduire le citoyen algérien, en attendant les actes. Pour finir, on apprend, de sources bien informées, que le gouvernement devait être annoncé après le sommet de l'UMA, le report de ce rendez-vous se trouverait derrière cette annonce tombée hier, tard dans la soirée.
