Le terrorisme international et la prolifération des armes de destruction massive sont des menaces à la paix et à la sécurité internationales. Dans le souci de faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient, l'Algérie appelle tous les protagonistes au respect de la convention pour l'interdiction des armes de destruction massive. «Notre conviction est qu'une adhésion collective à la Convention pour l'interdiction des armes chimiques et sa mise en oeuvre par les Etats de la Méditerranée et du Moyen-Orient seront de nature à améliorer les conditions du dialogue et le climat de confiance indispensables à l'avancement du processus de paix dans cette région», a déclaré mercredi l'ambassadeur de l'Algérie à La Haye et son représentant permanent, Benchaâ Dani, à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac) lors de la réunion de Rome. Tout est dit dans ce message qui résume toute la philosophie algérienne prônée par le chef de l'Etat qu'il soulignait dans un entretien accordé à l'APS, au début du mois. Le président de la République a qualifié, à juste titre, «le terrorisme international et la prolifération des armes de destruction massive sont de nouvelles menaces à la paix et à la sécurité internationales» et de préciser: «Il n'en demeure pas moins que l'usage abusif qui est fait de ces deux notions a eu pour effet de verrouiller le débat international et d'imposer une grille d'analyse et de lecture fortement réductrice». Deux notions, selon Bouteflika, galvaudées et présentées comme alibi pour légitimer des interventions étrangères et des agressions les plus fragrantes, l'occupation étrangère, les atteintes à la souveraineté nationale et à l'intégrité territoriale des Etats et la remise en cause du droit des peuples à l'autodétermination et à la résistance contre l'occupation étrangère. C'est cet unilatéralisme se manifestant par le rejet de tout dialogue et négociation, seuls moyens à même de régler tout problème politique, selon Bouteflika, que dénonce Benchaâ Dani. «Au Moyen-Orient, la situation reste, à maints égards, explosive, alors que les Etats-Unis d'Amérique s'entêtent à vouloir imposer, contre vents et marées, leur projet du Nouveau Moyen-Orient», rappelait Bouteflika dénonçant le diktat américain dans la région. Le fait de dénoncer cet unilatéralisme démontre toute l'importance qu'accorde l'Algérie à la sécurité et la coopération dans la région de la Méditerranée et du Moyen-Orient. «La participation de mon pays aux travaux de cette réunion souligne à la fois l'intérêt que l'Algérie porte à la question de l'universalité de cet instrument et l'importance que revêtent, pour elle, la sécurité et la coopération dans la région de la Méditerranée et du Moyen-Orient, que la mise en oeuvre de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques ne pourra que renforcer», a relevé Benchaâ. Et d'ajouter: «L'engagement de l'Algérie en faveur des objectifs de la Convention découle de sa profonde conviction que l'élimination totale des armes de destruction massive demeure la priorité dans le processus global de désarmement général et complet». Le représentant de l'Algérie à l'Oiac a réaffirmé «l'importance qu'accorde l'Algérie au renforcement de la paix et de la sécurité en Méditerranée et dans le Moyen-Orient nous fait dire que cet instrument de désarmement est d'autant pertinent, à considérer dans le contexte d'une région en quête de stabilité, de sécurité et de coopération entre les peuples du Bassin méditerranéen». Cependant, il y a lieu de signaler l'absence d'une stratégie entre Etats devant empêcher la prolifération des armes de destruction massive d'autant qu'il n'y a pas de loi internationale conventionnelle ou coutumière qui interdise aux nations d'utiliser des armes nucléaires dans des conflits armés, mais seulement un certain nombre d'accords sur le contrôle des armes restreignant le déploiement et l'utilisation d'armes nucléaires.