42 témoins étaient présents parmi les 58 convoqués à cette audience. L'affaire Bcia, qui a tenu en haleine l'opinion publique, vient d'être reportée «sine die» par le tribunal criminel d'Oran, à la demande des avocats de la défense. La décision de report a été annoncée en fin de matinée, à l'issue de la seconde suspension d'audience, intervenue à la suite des doléances de plusieurs avocats motivées essentiellement, selon eux, par le fait que «les conditions inhérentes à l'espace de la salle des Assises ne permettent pas le bon déroulement de ce procès». Certains avocats invoqueront également, «la loi autorise la tenue d'un procès dans un autre emplacement approprié, même situé à l'extérieur...». La formulation de ces derniers griefs a été accompagnée d'une suspension d'audience d'une dizaine de minutes avant que le président, accompagné de ses deux assesseurs, ne regagne la salle, non sans une expression d'étonnement sur le visage du fait de l'absence de l'ensemble des avocats de la défense. 42 témoins étaient présents parmi les 58 convoqués à cette audience. Les avocats de la défense, en nombre impressionnant également, occupaient, debouts, la totalité de l'aire réservée aux débats, alors que le carré du public et de la presse était archicomble. C'est dans cette atmosphère d'exiguïté ponctuée par le brouhaha de la foule et les réclamations de silence du président, que s'est déroulée cette partie de l'étape préliminaire à la constitution du tribunal devant juger cette affaire programmée, note-t-on, à la clôture de la session criminelle. Dans une déclaration, le bâtonnier, accompagné par l'avocat de la partie civile représentant la Banque extérieure d'Algérie (BEA), a indiqué que la première suspension d'audience avait été motivée par la nécessité de commettre un avocat d'office à l'un des accusés présents, ce qui fut fait en moins de dix minutes. A noter que 57 personnes (des ex-fonctionnaires de la Bcia et de la Banque extérieure d'Algérie ainsi que des commerçants), dont 11 en état de fuite, devaient être jugées en vertu et par la force de la loi 06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, pour les délits de dilapidation de deniers publics et complicité. Les faits, qui valurent un retrait d'agrément et une liquidation judiciaire à la Bcia, furent révélés en 2003 à la suite de la plainte de la direction régionale de la BEA. Le préjudice causé à cette dernière banque sera évalué à plus de 13 milliards de dinars par l'expertise judiciaire ordonnée par le magistrat instructeur. Appelée également «l'affaire des traites avalisées», «l'affaire Bcia». porte sur des effets de commerce telles les traites ou lettres de change avalisées par la Bcia pour être escomptées par la BEA. Ce dossier sera mis au jour après que la Bcia ne fut plus en mesure d'honorer ses engagements de rembourser les retraits effectués par les titulaires de comptes à la Bcia auprès de deux agences de la BEA. A rappeler, en outre, que le procès des mis en cause avait été reporté à plusieurs reprises en raison du pourvoi en cassation interjeté par certains d'entre eux auprès de la Cour suprême.