Une actualité internationale bouillonnante a imposé ce «glissement». Le déplacement de trois jours, à Alger, du secrétaire américain adjoint à la défense pour la sécurité internationale, M.Peter W.Rodman, qui s'est achevé hier, ne s'est pas seulement confiné au côté militaire. Il a débordé vers le domaine politique. Il n' y a qu'à juger par la qualité des responsables algériens qui l'ont reçu. A commencer d'abord par le chef du gouvernement. Abdelaziz Belkhadem a reçu, en effet, lundi, le secrétaire adjoint américain à la défense pour la sécurité internationale. Selon les services de la chefferie du gouvernement, l'entretien «a porté sur les relations bilatérales et les moyens de les renforcer ainsi que sur des questions internationales d'intérêt commun». Le général-major, Ahmed Senhadji, secrétaire général du ministère de la Défense nationale, a assisté à cette audience. L'hôte de l'Algérie a été également reçu par le secrétaire général au ministère des Affaires étrangères, Ramdane Lamara. Les deux hommes ont abordé plusieurs questions internationales et régionales d'actualité. MM.Lamara et Rodman ont ainsi procédé à un échange de vue sur les développements au Proche-Orient, en Irak, au Liban, au Soudan ainsi que le processus de décolonisation au Sahara occidental, a rapporté un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ce débordement du militaire vers le politique semblait inévitable au vu de la conjoncture internationale particulièrement bouillonnante. Il y a d'abord la condamnation par la justice irakienne de l'ancien président, Saddam Hussein, les élections sénatoriales aux Etats-Unis et surtout l'offensive chinoise en Afrique. Alors que le duel sur le continent noir se déroulait entre l'Union européenne et les Etats-Unis, voilà que le géant chinois s'invite à l'arène. A la clef du prétendant chinois, figurent des initiatives autrement plus attractives pour séduire l'Afrique. Augmentation de l'aide pour l'Afrique, l'effacement de la dette, engagement pour des investissements directs ainsi que le transfert de technologie. A toutes ces promesses, il faut ajouter la garantie formelle de la Chine à ne pas s'immiscer dans les affaires internes des pays africains. C'est alors, le partenaire idéal que recherchent les chefs d'Etat africains sérieusement déstabilisés par les injonctions américaines et européennes, notamment sur les questions des droits de l'homme et de démocratie. Cela étant, le responsable militaire américain n'a pas occulté pour autant le volet militaire lors de cette visite où une forte délégation l'a accompagné. M.Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, a reçu, au siège du ministère de la Défense nationale (MDN) le secrétaire adjoint américain à la défense pour la sécurité internationale. «Cette visite s'inscrit dans le cadre du dialogue militaire algéro-américain et fait suite à celle effectuée aux Etats-Unis d'Amérique, en avril 2005, par le général-major Ahmed Senhadji, secrétaire général du MDN» a rapporté un communiqué du ministère de la Défense. Les deux parties «qui ont abordé, à cette occasion, les questions d'intérêt commun dans les domaines militaire et sécuritaire, ont eu à étudier, conjointement, les voies et moyens de promotion et de développement des relations bilatérales, lors de cette rencontre», a ajouté la même source.