Ecrivains, journalistes, éditeurs, amis et famille du défunt, tous étaient présents à cette occasion pour marquer une halte commémorative. «Le silence, c'est la mort. Toi, si tu parles tu meurs, si tu te tais tu meurs, alors dis et meurs.» Tel était le principe défendu par l'écrivain-journaliste, le défunt Tahar Djaout. L'auteur privilégiait toujours l'expression et le débat. Il les a défendus à travers ses idées et surtout à travers ses écrits. C'est dans ce même principe que la 11e édition du Salon du livre d'Alger est organisée cette année, d'autant plus qu'elle est placée sous le thème «Ecriture et émancipation». Par cette occasion, une conférence-hommage a été consacrée à feu Tahar Djaout, avant-hier soir, au stand de l'Anep. Ecrivains, journalistes, éditeurs, amis et famille du défunt, tous étaient présents à cette occasion pour marquer cette halte commémorative en sa mémoire. Ses anciens compagnons dans sa carrière de journaliste, ont tous apporté leurs témoignages. De l'avis de ces derniers, l'écriture a toujours, et ce, à travers le temps, reflété la nécessité d'émancipation. Avec une analyse plus profonde des idées du défunt, on trouve que ce même slogan du Sila représentait le combat mené par Tahar Djaout pour défendre les libertés individuelles. Le premier témoignage est venu de la journaliste italienne kidnappée en Irak, Juiliana Sgrena, qui a déclaré que Djaout a su mener et suivre son combat jusqu'au jour de son assassinat. «Même si je ne l'ai pas rencontré souvent, je témoigne de son amour pour son peuple et son pays. Je me rappelle qu'il me racontait avec beaucoup de regret, ce qui se passait dans son pays.» Tous les autres intervenants ont rappelé son parcours de journaliste, d'écrivain, de combattant des libertés. «Tahar était une force tranquille. Un homme fort dans ses convictions. Il a toujours défendu ses idées. Il était un modèle de sagesse. Je trouve qu' il m'est difficile de parler de lui», a déclaré son ancien directeur de publication à Algérie Actualité. Ahmed Ben Alam a apporté, à son tour, son témoignage, en tant qu'ancien collègue du défunt, sur ce premier journaliste assassiné sous les balles des barbares. «Djaout était un intellectuel très droit. Il n'a jamais accepté les manipulations politiques.» La situation de l'Algérie exigeait de lui de prendre une décision, mais il a accepté de défendre le principe de la liberté. Il voulait transmettre à tous ses concitoyens, par les moyens les plus simples, le message de liberté, d'amour et la coexistence pacifique. Il favorisait le dialogue. Il aimait la discussion. Il oubliait les divergences politiques et idéologiques, quand il s'agissait de défendre un principe sain et honnête, ont-t-ils témoigné. Le défunt était également une passerelle entre les arabophones et les francophones. Dans une citation, il a dit: «J'ai deux désirs: le premier est de traduire le monde au point de le rendre transparent, le second, est de bouleverser le monde pour le construire autrement». A travers ce passage, ce désir de faciliter les choses aux gens pour qu'ils se comprennent.