Le Sahara occidental fait toujours l'objet de l'exploitation de ses ressources en général. Cette fois-ci, il s'agit de la décision de la compagnie aérienne Ryanair de «lancer de nouvelles liaisons aériennes directes reliant Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés, à Madrid et aux îles Canaries», a affirmé l'Observatoire sahraoui de surveillance des ressources naturelles qui a appelé ladite compagnie à revoir et reconsidérer sa décision. L'Observatoire était clair dans sa démarche en soulignant: «Nous exhortons Ryanair à reconsidérer immédiatement cette décision et à mettre un terme à tout projet d'exploitation de vols vers Dakhla», a précisé l'OSSRN dans une lettre adressée au P-DG de cette compagnie, Michael O'Leary. Dans le même sillage, l'Observatoire a exprimé ses «vives préoccupations au sujet des projets de cette compagnie low cost d'ouvrir de nouvelles routes internationales reliant l'aéroport de Dakhla à Madrid et à Lanzarote, aux îles Canaries». L'Observatoire sahraoui a mis en garde contre «une violation du droit international, en particulier du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et de sa souveraineté permanente sur ses ressources naturelles», a-t-il précisé, en rappelant que le Sahara occidental est un territoire non autonome sous occupation marocaine. Dans un autre registre, l'OSSRN a rappelé aussi que «la question sahraouie reste à l'ordre du jour de la Quatrième Commission de l'ONU sur la décolonisation. Les Nations unies, la Cour internationale de justice et la Cour de justice de l'Union européenne ont affirmé, à plusieurs reprises, que le Maroc n'a pas de souveraineté sur le Sahara occidental». Pour étayer davantage, et d'une manière claire et nette, la question de l'exploitation de vols vers Dakhla, l'Observatoire sahraoui de surveillance des ressources naturelles a fait référence aux arrêts de la CJUE en précisant que «dans son arrêt de 2018, la Cour européenne de justice a spécifiquement exclu le Sahara occidental de l'accord sur l'aviation civile entre le Maroc et l'Union européenne, renforçant ainsi la distinction juridique entre les deux territoires», et d'ajouter: «L'Observatoire encourage, à ce titre, la compagnie à engager un dialogue sérieux, et direct, avec le Front Polisario et le peuple sahraoui pour garantir que toute opération future au Sahara occidental soit conforme au droit international et respecte les droits de son peuple», a affirmé l'observatoire sahraoui de surveillance des ressources naturelles. Il faut rappeler dans ce sens que l'«Observatoire sahraoui des ressources naturelles», dédié à surveiller le pillage marocain des parties occupées du Sahara occidental, a été créé dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie le 9 avril 2013. Le but de l'Observatoire, selon ses fondateurs, est de «surveiller, observer, communiquer et agir contre l'exploitation illégale par les autorités marocaines et les acteurs internationaux des ressources naturelles du Sahara occidental». Le coordinateur de l'initiative, Dr Ghali Zbeir, a souligné dans ce sens: «Nous avons des objectifs très clairs à atteindre et une idée très claire sur les moyens et les méthodes pour y parvenir. Par ailleurs, nous avons toute la légitimité en tant que citoyens sahraouis pour prendre cette tâche en charge, et nous sommes prêts à faire le plein usage de cette légitimité dans toutes nos actions futures», et d'ajouter: «L'Observatoire va fournir aux chercheurs, étudiants et institutions compétentes nationales et internationales une base de données établie à partir d'informations, rapports et données sur les ressources naturelles sahraouies en vue de sensibiliser la population sur la dangereuse étendue de l'exploitation et de l'implication des acteurs internationaux dans ce vol et la violation du droit international par tous.»