Ceux qui ont spéculé sur un éventuel recul du président de la République sont aujourd'hui fixés. Le débat sur le dossier de la nouvelle Constitution est relancé. Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a confirmé que le projet présidentiel est toujours d'actualité et n'a fait l'objet que d'un report. Ceux qui ont spéculé sur un éventuel recul du président de la République dans sa démarche de remodeler le texte de la loi fondamentale de la nation sont aujourd'hui fixés. Le référendum aura bel et bien lieu en 2007. Même si le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Yazid Zerhouni, avait déclaré, il y a deux semaines, qu'il était dans l'impossibilité au pouvoir d'organiser un tel scrutin au vu des échéances électorales, élections législatives et locales, prévues dans l'agenda de l'année prochaine. Une déclaration qui a rendu la carte politique nationale quelque peu illisible et mis la classe politique nationale, et au même titre, l'ensemble des citoyens, dans le doute. Cette nouvelle sortie du chef du gouvernement vient confirmer cet état de flottement que vivent les institutions de la République. Et tant que le président de la République ne s'est pas encore prononcé sur le sujet, rien n'indique que cette fois-ci, il s'agit d'une décision finale. Entre temps, M.Abdelaziz Belkhadem a livré devant un parterre de journalistes présents au forum de l'Entv une information de première importance, à savoir, que le président est en possession de trois moutures de la nouvelle Constitution. Jusque-là, on n'en connaissait qu'une: celle présentée par le FLN. Elle a été très médiatisée et a suscité une polémique intensément nourrie aussi bien par les membres de l'Alliance présidentielle que par les autres partenaires et animateurs de la vie politique nationale. Les observateurs s'interrogent, aujourd'hui, sur l'origine des deux autres moutures qui ont atterri sur le bureau du président de la République qui s'attelle, d'après M Abdelaziz Belkhadem, à les «analyser» et à les «affiner». La date de la consultation populaire sur les amendements de la Constitution est même fixée pour le premier trimestre de l'année 2007. S'agit-il de propositions faites par les deux «alliés» du FLN dans le gouvernement, le RND et le MSP? Si c'est le cas, pourquoi l'initiative est-elle entourée de confidentialité? Ou alors est-il question de moutures confectionnés par les membres du staff collaborateur de la présidence, initiés en matière juridique? Ces interrogations deviennent opportunes lorsqu'on sait que la démarche du FLN a soulevé un débat houleux, qui est loin d'être innocent, au sein des différentes strates de la classe politique nationale. Certains avaient vite conclu sur une tentative de «Flnisation» de la loi fondamentale du pays d'autant plus que le vieux parti a tenté un forcing politique en lançant des initiatives politiques d'envergure tous azimuts en vue de marquer son territoire et surtout pour annoncer son grand retour aux «affaires» politiques ne laissant que des espaces réduits à ses concurrents. L'annonce du report du référendum avait tempéré les ardeurs de la direction du parti majoritaire au Parlement et fait évacuer le débat politique qui s'est focalisé, par la suite, sur l'irruption des politiques de l'ex-FIS dans le paysage en recomposition de la carte politique nationale et les suites à donner au projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale arrivé au terme des délais de son application.