Le peuple algérien célèbre le 64e anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1960. Cet événement historique qui a marqué l'histoire de l'Algérie en plein combat libérateur replace à nouveau l'enjeu dans un sens dont la sauvegarde des acquis de l'indépendance se présente comme une exigence absolue après avoir mené une lutte héroïque pour la libération du pays contre le colonialisme français. La célébration de cette date évoque comment l'Algérien épris du sens du sacrifice et de l'abnégation est en mesure de réaliser les «miracles» et relever les défis face à des situations gravissimes en rapport avec la patrie. Les manifestations du 11 Décembre 1960 ont constitué un tournant capital et prépondérant dans le parcours de la Révolution algérienne. C'était une étape qui pu mettre terme aux mensonges qu'alimentaient les ultras et leur appareil de propagande qui ne cessaient de déformer la réalité de la guerre de Libération nationale et la détermination d'un peuple qui ne croyait qu'à une seule chose: le soutien indéfectible et absolu à son représentant, à savoir le FLN et l'ALN comme expression politico-militaire de sa volonté pour se libérer du joug colonial qui a trop duré. Les manifestations du 11 Décembre 1960 étaient l'expression absolue des Algériens d'en finir avec le colonialisme français et de rappeler que seule l'indépendance qui prime. Le mérite desdites manifestations réside surtout dans le fait qu'elles ont pu arriver à internationaliser la cause algérienne et montrer au monde que tout le peuple algérien est derrière le FLN comme représentant légitime de sa cause pour la libération et l'indépendance. Le jour du 11 Décembre 1960 était le moment de toutes les villes de l'Algérie, en général, et de la ville d'Alger, en particulier, de sortir investir la rue et clamer le célèbre mot d'ordre «Le peuple est le seul héros». Les manifestants venaient des hauteurs d'Alger et des banlieues pour manifester leur soutien à leurs dirigeants politiques qui s'identifiaient à travers le FLN et le GPRA. Les cités et les quartiers populaires constituaient le terreau desdites manifestations dont toutes les catégories d'Algériens ont emprunté la voie des manifestations contre le colonialisme français. Les témoignages et les travaux des historiens algériens ont expliqué que les manifestations du 11 Décembre 1960 se sont exprimées comme conséquence de ce qui est arrivé au FLN lors de la bataille d'Alger et ses retombées sur sa structure dans l'Algérois et d'autres régions. Les manifestations du 11 Décembre 1960 ont été l'expression de toutes les couches populaires qui subissaient les fatras du colonialisme français et sa politique d'exclusion sociale, économique et culturelle. La Casbah, Belcourt, Diar El Mahçoul, au Clos Salembier (Madania actuellement), El Harrach, Kouba, Birkhadem, Dar El baïda, et Climat de France (Oued Koriche) ont été les quartiers par excellence qui ont donné aux manifestations du 11 Décembre 1960 le sens grandiose qui a pu être entendu, y compris par l'instance onusienne à cause des dérapages causés par la police coloniale française qui a eu recours à la répression sanglante. Même les parachutistes de l'armée coloniale française se sont impliqués pour mater et réprimer les manifestations qui se sont transformées en un véritable soulèvement comme cela é été qualifié par les historiens algériens et les témoins oculaires. Les manifestations du 11 Décembre 1960 ont permis à la Révolution algérienne d'accélérer le processus de l'indépendance en imposant à l'armée coloniale le choix des négociations politiques pour entériner le principe inébranlable de l'indépendance nationale. L'effet concret des manifestations du 11 Décembre 1960 ont poussé Ferhat Abbas à adresser une lettre de reconnaissance et d'hommage au peuple algérien en déclarant: «Algériens et Algériennes, qui avez affronté avec abnégation la fureur des ultras et de l'armée française, nous vous adressons l'expression émue de notre admiration! (...) Frères et soeurs d'Algérie! Vous avez écrit avec le sang de nos martyrs une page glorieuse de notre Histoire. En acceptant une mort héroïque, vous avez affirmé votre droit à la vie, vous avez gagné le droit à la dignité, vous avez mérité votre liberté. Quelle leçon aux imbéciles agités de la rue Michelet! Quelle leçon aux apprentis fascistes et aux éternels racistes qui, sûrs de la police et de l'armée françaises, se livrent impunément depuis six ans aux lynchages et aux tueries des patriotes, de ceux qu'ils devraient respecter parce qu'ils sont dignes de respect. Enfin, quelle terrible leçon aux attardés de la ''pacification'', à ceux qui nourrissent encore l'illusion de séparer notre peuple de son armée et de son gouvernement!» Les manifestations du 11 Décembre 1960 ont sonné le glas de la présence coloniale française qui a duré plus de 132 ans.