Il tentera une nouvelle fois de booster l'investissement français en Algérie. Selon des sources diplomatiques françaises, le ministre de l'Economie et des Finances, M.Thierry Breton, sera de retour en Algérie avant la fin de l'année en cours. L'arrivée du ministre est attendue pour la fin décembre prochain au plus tard début janvier 2007. Ce déplacement est le deuxième du genre en l'espace de quelques mois seulement et le troisième depuis novembre 2005. Ce ballet diplomatique n'est pas un pur hasard. Bien au contraire, il traduit le souhait acharné du gouvernement de Villepin de rafraîchir davantage ses relations avec l'Algérie, qui captent de plus en plus l'intérêt des Américains et des Asiatiques. Ce qui n'arrange pas évidemment la France qui veut, à tout prix, reprendre sa place de leader sur le marché algérien. Preuve en est, plusieurs ministres se sont déplacés à Alger pour prospecter le terrain et découvrir les opportunités d'investissements. Or, si l'on tient compte de ces visites, on constatera que les résultats sont loin d'atteindre le niveau escompté en matière de projets d'investissement. Il faut reconnaître que, malgré les appels pressants des responsables français, en particulier le Medef, les patrons d'entreprise sont toujours réticents quant à l'investissement en Algérie. En 2005, les investissements français ne dépassaient pas les 200 millions de dollars. Ce chiffre reste insignifiant par rapport aux investissements engagés par les Américains. La question des investissements constituera certainement l'un des sujets les plus importants qui seront au coeur de la visite du ministre français. Ce dernier préfère, apparemment, s'enquérir auprès des responsables algériens de la situation des IDE. Il y a lieu de rappeler que la France a décidé de reconvertir une partie de la dette algérienne en investissements. D'ailleurs, elle s'est engagée à atteindre le niveau de 288 millions d'euros. L'Algérie a déjà remboursé une partie de la dette par anticipation, concernant un montant de 1,6 milliard de dollars et ce dans le cadre de l'accord conclu avec le Club de Paris, en mai dernier. Selon les observateurs, cette visite, du reste, très attendue, revêt au fait des relations algéro-françaises, une dimension très importante. Elle devrait traduire la volonté partagée d'approfondir les relations bilatérales déjà consolidées par les déplacements fréquents des ministres des deux pays. Des relations qui attendent, néanmoins, l'aboutissement du traité d'amitié entre l'Algérie et la France. Rappelons que la remise en cause de la conclusion de ce traité est liée, tout d'abord, à la polémique suscitée par l'adoption, par le Parlement français, de la loi du 23 février 2005 qui positive le rôle de la colonisation en Afrique du Nord. Or, il serait intéressant de savoir si la France va réussir, à travers sa stratégie économique, à dégeler les relations politiques.