Le cours moyen du baril de brut à New York devrait osciller autour des 83,50 dollars durant l'année en cours, ont prévu les analystes de JPMorgan. Les experts de la banque américaine tablent sur «une amélioration des fondamentaux, en premier lieu un resserrement du marché des produits distillés, et une croissance robuste de la demande, de 1,7 million de barils». La baisse de la demande dans les pays membres de l'Ocde devrait être largement compensée par celle en provenance des pays émergents, essentiellement ceux d'Asie et du Moyen-Orient. Une bouffée d'oxygène pour l'économie algérienne dont les recettes proviennent, à 98%, de ses exportations en hydrocarbures. La facture des importations, qui a atteint cette année les 39,1 milliards de dollars, a frôlé le chiffre record des 39,48 milliards de dollars enregistré à la fin de l'année 2008. Un fardeau qui pèse de façon très lourde sur la balance commerciale qui a pu tout juste maintenir un équilibre financier qui a failli rompre après que les cours de l'or noir aient plongé, au mois de décembre 2008, à moins de 33 dollars. Ils avaient culminé à plus de 147 dollars au mois de juillet 2008. Les besoins de l'Algérie avaient connu un bond spectaculaire de l'ordre de 42,88%. La facture des produits alimentaires avoisinait les huit milliards de dollars tandis que celle des céréales, à elle seule, dépassait allègrement les trois milliards de dollars. Une situation qui devrait logiquement perdurer étant donné que les performances du secteur de l'agriculture tardent toujours à donner leurs fruits. L'Algérie, qui a fait de l'autosuffisance alimentaire une de ses priorités, peine à atteindre cet objectif pour des raisons diverses. Diminution des superficies cultivables, rendements insuffisants par manque de moyens ou à cause de la sécheresse, démographie galopante...L'économie algérienne a du mal à se diversifier malgré les politiques ambitieuses annoncées qui restent au stade de projet lorsqu'elles ne sont plus que lettre morte. La stratégie industrielle préconisée par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, ou bien l'objectif des 2,5 millions de touristes que Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme ambitionnait d'atteindre en 2015, ressemblent à des voeux pieux. De simples projets à mettre au placard ou à ranger dans les tiroirs. Tant qu'il y aura du pétrole à bon prix...pourquoi se presser? Les pays occidentaux, dont les économies sont solides et productives, grand bien même ont-elles été malmenées par la crise financière, ont toujours un oeil rivé sur les marchés pétroliers. Les prix de l'or noir dépendent de leur bonne santé. Cependant, moins elles se portent bien, moins elles en consomment. Et ce sont des économies mono-exportatrices, essentiellement, telles que celle de l'Algérie, qui trinquent. Faut-il rappeler la crise financière dans les années 90, qui accentua le déclin des prix du brut et qui les enfonça jusqu'à toucher le seuil dramatique des 10 dollars. Ce qui a valu deux rééchelonnements à l'Algérie, imposés par le Fonds monétaire international. Un souvenir douloureux. Pas si lointain que cela. La conjoncture, il est vrai, est tout autre aujourd'hui. L'économie algérienne est adossée à un matelas de près de 150 milliards de dollars et la dette extérieure a été réduite à moins de 500 millions de dollars. Une situation financière que lui envient bien des pays développés dont les déficits ont touché un niveau alarmant. Elle demeure toutefois fragile en l'absence d'un secteur producteur de richesses. La conjoncture du marché pétrolier dont elle dépend, n'est cependant pas défavorable. Le prix du baril après avoir connu un net repli, jeudi dernier, de l'ordre de 1,83 dollar par rapport à la journée de mercredi, est reparti à la hausse vendredi. Les causes? Les chiffres de la croissance américaine ont été corrigés pour le quatrième trimestre et revus à la hausse. Une nouvelle, qui a stimulé la demande d'énergie. La croissance de la première économie de la planète devrait progresser de 5,9% en rythme annuel. La région de Chicago a connu une activité économique qui s'est accélérée pour le cinquième mois consécutif. Des chiffres supérieurs aux prévisions pronostiquées par les analystes aux Etats-Unis qui, rappelons-le, est le premier pays consommateur de pétrole au monde. «Les opérateurs s'attendent à ce que la demande s'améliore dans les mois à venir. A long terme, le marché pense que l'excès actuel d'offre va disparaître», a affirmé M.Lipow de Lipow Oil Associates. L'AIE pour sa part, avance un scénario pour 2020 où les cours de l'or noir pourraient se hisser à 100 dollars. En ce qui concerne le présent: vendredi, le baril de brut a terminé la semaine à New York à près de 80 dollars. 79,66 dollars très exactement.