Le Conseil des participations de l'Etat ne s'est pas réuni depuis près de trois mois. Sur 1287 proposées, seulement 396 entreprises ont été privatisées dont 117, soit 30%, ont été totalement privatisées. Près de 40 (12%) l'ont été partiellement (rachat d'une partie du capital), 68 (17%) ont vu leur capital cédé aux travailleurs et 21 (5%) ont réalisé des opérations de partenariat. Malgré les promesses faites en 2003 par le gouvernement, malgré certaines tentatives réussies, le processus de privatisation n'a pas avancé pour autant. Pire, certaines informations laissent présager un net recul. Annoncé en grande pompe, le processus de privatisation de 1287 entreprises est en passe d'être revu à la baisse. Certaines sources, proches des cercles de décision, avancent avec certitude que le gouvernement ferait marche arrière. Le processus de privatisation ne fait plus l'unanimité au sein du gouvernement au vu des résultats mitigés. La manière dont le ministre des Participations et de la Promotion des investissements a élaboré et mené sa politique de privatisation n' a pas été sans déplaire à ses confrères, encore plus à certains cercles de décision. Sinon, comment expliquer le recours de Hamid Temmar à l'élaboration d'un nouveau projet sur la stratégie industrielle, lequel serait débattu en conseil de gouvernement la semaine prochaine. Les résultats mitigés poussent, selon les mêmes sources, le gouvernement à revoir sa copie et à changer de fusil d'épaule. Devant cet état de fait, la politique de Temmar risque de subir un sacré revers. Les raisons sont multiples: absence de transparence dans la gestion et un climat d'affaires préoccupant conjugués à une corruption bloquant toute possibilité de réforme et de redressement de l'économie nationale. Sur ce point, on apprend que plusieurs soumissionnaires se sont retirés pour les raisons sus-citées., notamment dans le secteur des transports. Pourtant, plusieurs dossiers d'entreprises privatisables sont depuis longtemps ficelés et n'attendent que l'aval du Conseil de participations de l'Etat. Cependant, il y a lieu de souligner que ce dernier ne s'est pas réuni depuis près de trois mois. Or, il se devait de se réunir chaque quinzaine. Au même moment, plusieurs responsables d'entreprises sont dans l'expectative du fait qu'ils sont dans l'impossibilité d'établir leur plan de travail ne sachant pas s'ils doivent élaborer leur programme d'action en tenant compte des nouvelles directives de leur partenaire du fait qu'il serait président du conseil de l'entreprise ou bien établir un simple plan d'action. Sur un autre plan, si le processus de privatisation n'a pas connu l'essor escompté, c'est en raison, avancent les spécialistes, de la faible efficacité de l'économie algérienne due, notamment, au mauvais fonctionnement des entreprises, d'une part, et aux interférences de l'administration centrale, d'autre part. Car on n'a jamais osé aller jusqu'au bout de la réflexion, en posant le problème de l'organisation de l'Etat et de l'interférence du politique. Aujourd'hui, il ne suffit pas de réformer les entreprises, il faut désormais réformer le système de prise de décision lui-même.