Il compte se tailler la part du lion et, au passage, débusquer son rival de toujours, le RND. Offensive tous azimuts. Quinze ministres, des parlementaires des deux chambres ainsi que les membres de l'instance exécutive ont «envahi» le terrain depuis ce week-end. Objectif fixé pour cette mission: les élections sénatoriales prévues pour le 28 décembre prochain. Le FLN ne jure que par ces sénatoriales. Il compte se tailler la part du lion et, au passage, débusquer son rival de toujours, le RND. Les stratèges du FLN ont réparti cette tâche en deux phases. La première phase consiste en une campagne de sensibilisation exclusivement destinée aux élus locaux. «Il s'agit de veiller à la solidarité de nos élus, de les rassembler et de faire en sorte qu'aucune voix du FLN ne soit perdue lors de ces élections», souligne Saïd Bouhedja, porte-parole du FLN. Ce travail de sensibilisation sera accompagné d'un sondage au niveau local. Ce sondage sera, en quelque sorte, un tableau de bord qui indiquera avec exactitude la situation et la position du FLN au niveau local par rapport aux autres formations politiques. Dans ce travail, les ministres et les autres responsables engagés sur le terrain seront assistés par une commission composée de quatre à six membres qui sont des élus locaux. Cette commission joue le rôle de courroie de transmission entre les superviseurs et la base. «Ce sont eux qui connaissent le terrain, ce sont eux qui vont orienter, informer et aiguiller les superviseurs pour les menus détails et pour d'éventuelles alliances avec d'autres formations politiques», indique, M.Bouhedja. Cette première partie du travail doit être achevée dans un délai d'une semaine. Ainsi, lors de l'assemblée générale programmée pour mercredi prochain, les membres de l'instance exécutive sont censés avoir sous leurs yeux un tableau de bord complet. Chacun des ministres et des parlementaires du FLN est chargé par l'instance exécutive d'encadrer un certain nombre de wilayas. Dans la forme, la même méthode de travail a été reproduite lors de l'installation des bureaux des mouhafadhas où les six membres de l'instance exécutive se sont partagés les 48 wilayas du pays pour superviser l'opération. Mais dans le fond, la répartition des superviseurs, dans le cadre de la campagne pour les prochaines sénatoriales, diffère totalement. La répartition tient particulièrement compte des sensibilités locales et régionales. «Nous agissons selon la structuration sociale établie naturellement. Nous veillons à ce que les sensibilités régionales et locales ne soient pas bousculées et surtout qu'elles soient représentées», insiste le porte-parole du FLN, Saïd Bouhedja. Après l'assemblée générale de mercredi prochain, interviendra la seconde phase de l'opération. Elle concerne les élections primaires. Dans chaque mouhafada, trois candidats seront choisis, le premier, le deuxième et le troisième. «Les candidatures seront libres, à l'exception des illettrés et de ceux qui ont eu des précédents avec la justice. Les critères sont évidemment la crédibilité et l'intégrité». Une autre assemblée générale est programmée pour le 5 décembre. Au cours de cette assemblée, la direction du parti désignera un seul candidat pour chaque wilaya. L'opération sera difficile et risque d'allonger la liste des mécontents du FLN. La mission sera encore plus compliquée au niveau de la wilaya d'Alger. Cette dernière compte sept mouhafadas et chacune désignera ses trois candidats au Sénat. La tâche sera très rude pour l'instance exécutive qui aura à choisir un seul candidat parmi les 21. Une véritable course contre la montre pour être, fin prêt, le jour des élections sénatoriales. Parallèlement, l'installation des bureaux des mouhafadas doit être achevée le 5 décembre. Rappel: l'une des raisons, officiellement avancée pour le report de la révision de la Constitution, a été «l'existence de priorités gouvernementales plus urgentes». Question: comment vont s'arranger les ministres du FLN pour superviser le renouvellement des structures de leur parti, superviser les élections primaires avant les sénatoriales et accomplir en même temps le travail au niveau de leur département pour lequel le président de la République les a nommés?