Inquiétant n Le taux de mortalité postnatal est de 96 pour 100 000 enfants et de 29,7 pour 1 000 femmes. Pour lutter contre la mortalité chez les nouveau-nés prématurés la méthode «Mère Kangourou» est au centre d'intérêt du ministère de la Santé. Cette méthode a fait l'objet d'un débat, hier, à l'hôtel Hilton ou plusieurs personnalités du monde de la santé étaient conviées. Cette méthode, qui a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays, consiste à maintenir le nouveau-né prématuré en contact direct contre le thorax de la mère et ce, dès les premières semaines. «Pour lui éviter les perturbations engendrées par la couveuse», explique une pédiatre travaillant au CHU de Mustapha-Pacha. C'est justement dans cet hôpital que se sont déroulés les premiers essais de cette méthode. «Nous avons commencé le 24 avril 2004 avec les enfants prématurés de moins de 1 700 g» précise la pédiatre. Le Pr Djamil Lebane, coordinateur de la commission ministérielle périnatalité, expose les bienfaits de la méthode et assure que les résultats obtenus avec les nouveau-nés algériens sont «spectaculaires». «Le contact direct entre la mère et son enfant permet aux prématurés de grossir plus vite», affirme le professeur. Le ministre de la Santé, Amar Tou, parle d'une application urgente de cette méthode dans toutes les wilayas du pays. «En Algérie, 11% des nouveau-nés sont de petit poids», déplore le ministre. Pour expliquer les grands axes de cette méthode, des médecins, venus de France et de Colombie, ont fait le déplacement. Le Dr Nathalie Charpak, présidente de la fondation «Kangourou mother acre» de Bogota en Colombie, a mis l'accent sur l'importance qu'a revêtue la méthode kangourou sur le plan mondial. «Il y a plus de 25 pays qui l'ont adoptée», déclare-t-elle. Elle explique que l'augmentation de la prénatalité dans les pays développés a conduit à la recherche de méthodes de prise en charge plus humaines et surtout plus efficaces que celles qui existent déjà. Des sages-femmes et des pédiatres assurent que la méthode kangourou ne fait que perpétuer une tradition algérienne qui a disparu avec le temps. «Avant, les nouveau-nés étaient placés directement sur le ventre de leurs mères avant même que le cordon ombilical soit coupé», se souvient Malika, sage-femme à Beni Messous. Cela renforce, selon elle, les liens «inébranlables» entre une mère et son enfant.