Les biens de M.Ould El Hocine ont été «transférés», et non nationalisés, par un procédé qui n'a rien de légal, comme le prouve le dossier actuellement entre les mains des magistrats. Le procès intenté par M.Ould El Hocine contre M.Benkaïdali pour faux et usage de faux, initialement prévu pour le 08 /10/2006 et qui a été renvoyé à la date du 29/11/2006 par la présidente du tribunal de Chéraga, suite à la demande introduite par le mis en cause, Benkaïdali, qui a justifié sa requête par son intention de constituer sa défense, s'ouvrira donc aujourd'hui. Très suivie par l'opinion publique, cette «affaire» a défrayé la chronique judiciaire nationale par ses nombreux rebondissements. La justice, rendue au nom du peuple, est appelée à statuer sur l'une des nombreuses facettes d'un procès qui dure depuis plus d'une vingtaine d'années. Le citoyen Ould El Hocine, ancien maquisard de la première heure dans la wilaya VI, propriétaire d'une entreprise de fabrication de panneaux et signalisation routière, (EPSR), qu'il a créée en 1975 a été «victime d'une machination qui l'a exproprié de ses biens». Subissant les foudres d'un régime politique qui l'a mis au trou pendant des années pour atteinte à la sûreté de l'Etat, il a vu sa société rejoindre le giron d'une entreprise nationale par un procédé diabolique sous le sceau officiel des institutions de la République, avec la complicité des uns et des autres, à différents niveaux de responsabilité. Mais l'histoire a fini par rattraper tout le monde. Le retour de manivelle est entamé. Longtemps accusé d'avoir falsifié les documents de «sa propre société» par ses détracteurs qui ont présenté, au Conseil d'Etat, une pile de documents (une douzaine) prouvant la véracité de la cause, officiellement défendue par le gestionnaire de l'Entreprise nationale des panneaux de signalisation (ENPS), M.Benkaïdali, il a décidé de contre-attaquer en fouinant dans les archives de l'administration pour apporter la preuve qu'il s'agit de «faux documents» maquillés pour faire un montage qui donne vie à une société hybride portant une appellation énigmatique impliquant un corps constitué, la Gendarmerie nationale, qui, d'après M.Ould El Hocine, «avait occupé les locaux de Van Rossem pour la fabrication de plaques d'immatriculation, décision prise par les pouvoirs publics de l'époque», et une société officiellement dissoute et ressuscitée par la suite en véritable fantôme, à savoir Van Rossem qui est une entité à part, ayant appartenu à un Français qui a fui le pays en 1966, laissant derrière lui une lourde ardoise impayée au fisc. Les biens de M.Ould El Hocine ont été donc transférés et non nationalisés par un procédé qui n'a rien de légal, comme le prouve le dossier actuellement entre les mains des magistrats en charge du dossier. Les réformes introduites par le président de la République dans l'appareil judiciaire ont commencé à donner des fruits. Des affaires longtemps étouffées par les lenteurs bureaucratiques remontent à la surface. Les victimes «d'erreurs judiciaires» sont nombreuses. Les cibles du harcèlement judiciaire le sont autant. Cette affaire, qui commence à dévoiler ses secrets, en est le parfait exemple. Le collectif d'avocats de M. Ould El Hocine est appelé, aujourd'hui, à montrer, à l'audience, les anachronismes contenus dans le dossier remis par M.Benkaïdali, ancien directeur général de la Société nationale des panneaux de signalisation, au Conseil d'Etat le 25/02/2002, dans le cadre du conflit l'opposant à M.Ould El Hocine. Désormais, ce n'est plus ce dernier cité qui devra se présenter à la barre en tant qu'accusé mais son adversaire, appelé à répondre au délit de «faux et usage de faux» établi à son encontre par le juge d'instruction. M.Benkaïdali Abdelhamid tombe, de ce fait, sous l'article 222 du code pénal. Les données ont changé et le dénouement de cette affaire, entrée dans les annales de la justice algérienne, se fait de plus en plus proche.