Le commerce informel inquiète, semble-t-il, sérieusement les pouvoirs publics dans la wilaya de Tizi Ouzou. Lors de la session du conseil de l'exécutif de wilaya, tenue dimanche, le sujet en question a accaparé la part du lion des interventions du directeur du commerce qui a qualifié le phénomène de pratiques qui ont pris une ampleur considérable. Selon lui, l'origine des facteurs ayant contribué au développement de ce commerce sont liés notamment au chômage, à l'absence d'espaces aménagés par les collectivités locales surtout depuis la réorganisation du schéma national de distribution. Ce dernier a, estime-t-il, entraîné la dissolution des entreprises telles que les Aswak, les Galeries algériennes et les Cofel. En outre, pour illustrer ses dires, le premier responsable du secteur en question cite les marchés qui se tiennent de manière épisodique dans des endroits très fréquentés dans la ville des Genêts, à l'image de la rue Lamali, Zidane-Amar et à proximité du marché couvert et du jardin de la ville où se font les ventes d'habillement, chaussures et appareils téléphoniques portables. Ce phénomène ne s'arrête aucunement là, puisque même en dehors du chef-lieu de wilaya, l'on a également relevé des situations tout à fait similaires en dépit même des efforts consentis par les services concernés en vue de réglementer l'activité. C'est le cas, d'ailleurs, du marché de gros des fruits et légumes de Tala Athmane, cet espace dont «la gestion demeure caractérisée par une anarchie dans l'organisation et le fonctionnement». Il y a lieu de noter, en effet, que ledit marché est livré à l'abandon en raison d'un litige qui oppose l'adjudicataire à l'APC de Tizi Ouzou. Il en est de même pour le marché de Tadmaït, 17km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, où l'activité commerciale informelle s'est nettement installée depuis la création en 2003 de ce marché après la délocalisation de celui de Tizi Ouzou. D'autre part, pour revenir à la ville des Genêts et concernant le marché de détail, l'on a relevé le marché couvert de l'axe 1er-Novembre où exercent 42 commerçants. Ainsi, s'exprimant sur le sujet, le wali, M.Hocine Mazouz, a, de son côté, souligné que la solution n'est autre que celle relative à l'élaboration d'un schéma directeur au même titre que les autres directions. «Notre objectif est de faire un état des lieux pour savoir quels sont les moyens à mettre en oeuvre. J'insiste à ce que tout le monde s'implique. C'est l'Etat qui investit. Nous devons coordonner nos actions pour qu'elles soient complémentaires. Cela dit, quand on veut régler un problème, on doit le décortiquer. La situation est grave. Le constat est connu, il reste à voir comment réagir pour que la situation redevienne normale», a précisé le chef de l'exécutif de wilaya qui poursuit: «Il ne faut pas répondre par la répression. Il y a une demande, il faut créer des conditions en arrêtant un programme clair. Quand on met les conditions, on peut, à ce moment-là être exigeant» a-t-il préconisé. Par ailleurs, le tissu commercial de la wilaya de Tizi Ouzou renferme en son sein 41.602 commerçants inscrits au Registre du commerce dont 6391 industriels, 81 artisans et 18.433 détaillants ainsi que 340 import-export. Enfin, concernant les opérations initiées dans le cadre du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes, les résultats de celles-ci se sont soldés par 3466 interventions dont 105 suspensions temporaires d'activité et 23 décisions de fermeture de locaux pour manque d'hygiène.