Le site du fort de Santa Cruz va renaître de ses cendres, c'est du moins le voeu de plusieurs responsables locaux et plusieurs représentants du mouvement associatif. L'idée, lancée il y a quelques années, avait buté sur des contingences d'ordre financier puisque la subdivision des affaires archéologiques qui avait initié plusieurs réflexions sur le sujet avait vu ses efforts bloqués par l'absence de moyens financiers conséquents à même de mener à bout le projet. La Direction de la culture, il y a quelques années, avait approché des partenaires espagnols pour lancer des ateliers de réhabilitation qui pourraient réaliser les mêmes travaux que ceux qui avaient permis au Bastion 23 d'Alger de revivre. Seulement, la situation sécuritaire de l'époque avait poussé les Espagnols à faire marche arrière. Cette idée est restée d'actualité et, il y a deux ans, une Algérienne, installée en Italie, avait émis le voeu de construire un hôtel de grand standing sur l'esplanade du site et de prendre à sa charge une partie de la restauration du fort. Cette idée, bien qu'elle avait été accueillie avec intérêt de la part des responsables locaux, n'avait pas reçu l'aval du mouvement associatif qui voyait là une façon de détourner le site de sa vocation et de lui ôter son caractère historique. Un appel a été, alors, lancé au mouvement associatif pour qu'il s'implique dans cette oeuvre de restauration et de réhabilitation. Plusieurs projets ont été présentés, mais le plus intéressant est sans contexte celui de l'association de revalorisation du site de Santa Cruz qui, depuis des années, a réalisé un travail jugé intéressant à plus d'un titre. Outre son coût financier jugé abordable et permettant des montages financiers, les délais de réalisation des travaux de réhabilitation, qui seront confiés à des experts mondiaux, sont jugés satisfaisants. Et dans ce cadre, une délégation du PNUD a séjourné la semaine dernière à Oran pour discuter avec les autorités locales des modalités de mise en oeuvre d'une aide et d'une assistance de cet organisme. Présidée par Mme Tatiana Kirova, la délégation a visité le site et a eu une série d'entretiens avec des représentants du mouvement associatif afin de juger des besoins de cette tâche. Les autorités locales et dans le cadre de la célébration du 11e centenaire de la ville ont inscrit le projet dans le programme de réhabilitation de certains sites historiques d'Oran et qui concernera outre Santa Cruz, le palais du Bey ou encore le caravansérail et autres sites de l'époque musulmane. On parle avec insistance, ces derniers jours à Oran, de l'éventualité de réfection de la ligne du téléphérique, sabotée en 1994 par les terroristes et qui permettrait aux visiteurs de rallier sans peine le site de Santa Cruz. Une offre d'appel à la concurrence sera incessamment lancée, nous dit-on. Le site de Santa Cruz, construit au 16e siècle par les Espagnols, constitue un joyau architectural unique dans le Bassin méditerranéen.