Il s'agit de sa seconde visite après celle effectuée il y a huit mois, et la troisième depuis 2005. Après moult reports de sa visite, le ministre français de l'Economie et des Finances est attendu dimanche prochain à Alger, où il doit effectuer une visite de travail de deux jours à l'invitation de son homologue, M.Mourad Medelci, apprend-on de sources sûres. Il s'agit de sa seconde visite après celle effectuée il y a huit mois, et la troisième depuis 2005. Annoncée déjà en juillet dernier par M.Medelci, à l'occasion de la visite de la ministre française déléguée au Commerce extérieur, Mme Christine Lagarde, la visite de M.Breton sera une autre opportunité pour évoquer le dossier inhérent à la reconversion de la dette algérienne en investissements directs. La France, qui compte reprendre sa position de premier partenaire économique de l'Algérie, vise, en premier lieu, à l'ombre du déplacement de M.Breton, à contrecarrer les offensives américaine et chinoise. D'autant plus que la dernière visite du chef de l'Etat en Chine renseigne sur la stratégie de l'Algérie en matière de diversification de sa coopération économique. C'est ce que M.Bouteflika avait affirmé, en marge de sa rencontre avec les hommes d'affaires chinois, en estimant que les partenaires traditionnels de l'Algérie ne semblent pas s'engager pleinement en matière d'investissements directs. «Le continent n'a pas reçu le soutien souhaité de ses partenaires au développement alors qu'il a besoin d'un accompagnement concret...» C'est, justement, le cas de la France, qui, mis à part les voeux pieux du Medef et des responsables politiques, tergiverse encore. Les résultats sont, donc, loin des objectifs escomptés en matière de projets d'investissement. Pour preuve, en 2005, les investissements français ne dépassaient pas les 200 millions de dollars. Un chiffre insignifiant par rapport aux investissements américains, qui ont atteint près de 8 milliards de dollars, notamment dans le secteur des hydrocarbures. La visite du ministre de l'Economie et des Finances, M.Thierry Breton, en Algérie, sera probablement couronnée par une décision sur la manière de convertir la deuxième tranche de la dette algérienne vis-à-vis de la France, en investissements. L'Algérie a déjà remboursé une partie de la dette par anticipation, concernant un montant de 1,6 milliard de dollars et ce, dans le cadre de l'accord conclu avec le Club de Paris, en mai dernier. Le ministre français ayant déjà effectué une visite qui a permis de préparer la conversion des dettes algériennes envers la France, en investissements, après que la première tranche, d'une valeur de 61 millions d'euros, ait été consommée, et dont un bon nombre de compagnies, comme Michelin et La Belle, en plus de certaines banques françaises, en ont bénéficiée. La France s'est engagée à atteindre le niveau de 288 millions d'euros. Il reste que la coopération économique entre Alger et Paris est conditionnée par le volet politique, notamment la conclusion du traité d'amitié. Ce dernier a été renvoyé aux calendes grecques, en raison de la polémique suscitée par l'adoption par le Parlement français de la loi du 23 février 2005 glorifiant la colonisation. Un différend qui demeure entier, en raison du refus de Paris de reconnaître les crimes commis pendant la guerre de Libération et surtout de demander pardon au peuple algérien.