Ce constat alarmant remet en cause, une nouvelle fois, le système de gestion des ressources, qui reste défectueux. Faute de bonne gouvernance, les pays en voie de développement à l'exemple de l'Algérie, égarent, annuellement, environ 50% des ressources dont ils disposent. C'est ce qu'a affirmé, hier, le président de l'Association nationale des économistes algériens (Anea), M.Mohamed Hassan Bahloul, lors de son intervention au 6e Colloque scientifique sur la bonne gouvernance, tenu à Alger. Ce constat alarmant remet en cause, une nouvelle fois, le système de gestion des ressources, qui reste défectueux. Comme il traduit, explique-t-il, un affaiblissement de la capacité de ces pays à se développer et à construire une bonne gouvernance. Evoquant le cas de l'Algérie, l'intervenant a mis en exergue la problématique de la fuite des cerveaux. Preuve à l'appui, il dira que des études ont révélé que le nombre de chercheurs algériens ayant émigré au cours des dix dernières années, a atteint 40.000, précisant également que 3000 experts en informatique ont quitté le pays entre 1992 et 1996, au moment où le nombre d'hommes d'affaires algériens établis en Europe s'élève à 99.000. Ce n'est pas tout. «La perte financière engendrée par ces hémorragies, entre 1992 et 1996, s'élève à 40 milliards de dollars», a précisé M.Bahloul. Ce dernier, a, en outre, estimé que l'ordre politique et économique mondial existant actuellement, a «une responsabilité historique dans cette impasse qui a causé la division du monde en pays développés et sous-développés». De son côté, le représentant de la Banque islamique de développement, M.Ahmed Benali a indiqué que la majorité des organisations et institutions internationales convergent à qualifier la bonne gouvernance comme étant «la meilleure façon avec laquelle un gouvernement gère les ressources économiques et financières d'un pays». Pour M.Benali, la bonne gouvernance se fonde sur un ensemble de principes, notamment la primauté du droit, la lutte contre la corruption, le respect des droits de l'homme et la promotion de la démocratie. Dans une communication intitulée «Pourquoi s'inquiéter de la corruption?», l'ancien chef de gouvernement, M.Ahmed Benbitour a souligné que la bonne gouvernance est «généralement définie en termes de mécanismes qui assurent les droits civils, la primauté du droit, la transparence, la voie, la participation, et un accès équitable aux services publics». Après avoir expliqué les différentes formes de corruption, M.Benbitour préconise, pour lutter contre ce fléau, que les gouvernements «doivent initier des processus politiques qui culminent avec des programmes anticorruption, à savoir: les réformes du système de régulation, de la Fonction publique et des administrations, des finances publiques ainsi que du système judiciaire». «Un effort doit être fourni pour promouvoir la participation de la société civile dans ce processus de lutte contre la corruption», a-t-il suggéré avant de conclure. Plusieurs communications sont au menu de cette rencontre de deux jours. Conditions de la mise en oeuvre de la bonne gouvernance, la mondialisation et la bonne gouvernance et les causes de la mauvaise gouvernance, sont autant de thèmes qui seront développés. Les travaux seront sanctionnés par des recommandations.