Les demandeurs d'asile sont passés de 20.000 en 1997 à 82.000 en 2002. Hier, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a présenté, à la presse, le bilan de sa politique de l'immigration. Rappelant la situation entre 1997 et 2002, il dira que le grand enjeu de l'immigration a été, alors, totalement occulté tandis que croissait l'inquiétude des Français face aux carences de l'Etat dans la maîtrise de l'immigration. Il exposera, ensuite, la situation telle qu'il l'a trouvée lors de son arrivée au département de l'Intérieur. Ainsi, les demandeurs d'asile sont passés de 20.000 en 1997 à 82.000 en 2002, démontrant selon lui, les «ravages des régularisations massives». L'immigration pour le travail ne représente alors que 7% des flux alors que les personnes sans qualification et sans emploi dominent la population immigrée. Le taux de chômage des étrangers se situe à 20% et atteint les 40% chez les étrangers d'origine africaine ou maghrébine. Pour le ministre de l'Intérieur, le résultat de la gestion passée de l'immigration s'est aussi traduit par la constitution de 700 «cités sensibles», l'exclusion, et les émeutes dans les banlieues. Avant de présenter son bilan, Sarkozy affirmera que s'il rejette le principe de régularisation massive, il rejette également celui d'immigration zéro qui n'est «ni réaliste ni souhaitable». Au niveau des décisions, la réforme des droit d'asile a abouti à une baisse de 35% en 2006. Pour l'immigration clandestine, la loi de novembre 2005, accompagnée d'objectifs chiffrés a mené cette année au refoulement de 33.000 migrants illégaux à partir du seul aéroport de Roissy. Les reconductions aux frontières ont doublé en trois ans: 24.000 personnes expulsées en 2006. Les services de police ont, quant à eux, multiplié les opérations coups de poing contre les filières de l'immigration et 32.000 passeurs ont été arrêtés et une centaine de réseaux démantelés. Les employeurs au noir ont été au nombre de 2000 a être arrêtés sur la même période. De tous ces faits, la délivrance des titres de séjour a baissé de 2,6%. Quant à la question très médiatisée, des enfants sans papiers, Sarkozy confirme les 6 924 régularisations mais souligne que «la parenthèse est fermée» car l'école ne doit pas se transformer en filière d'immigration clandestine. Hier a été, aussi, l'occasion de répéter que 2007 sera la première année de l'application de l'immigration choisie. Dans cette perspective, le département de Sarkozy a entrepris un certain nombre de mesures dont la reforme du regroupement familial. Désormais, l'étranger qui voudra faire venir sa famille en France doit respecter les principes fondamentaux de la République française, à savoir la laïcité et l'égalité entre les hommes et les femmes. Il doit être en mesure de subvenir aux besoins de sa famille par le revenu de son travail et non par les aides sociales. Il doit enfin disposer d'un logement adapté à la taille de sa famille. Autre nouveauté, l'obligation pour tout migrant de signer un contrat d'accueil et d'intégration. Dans l'esprit de l'immigration choisie,une carte de séjour «compétences et talents» de trois ans est créée pour attirer artistes scientifiques et sportifs de haut niveau. De même que sera accessible aux migrants «un compte épargne éco-developpement» comportant des incitations fiscales pour investir dans leur pays d'origine. L'accueil et le séjour des étudiants étrangers seront enfin assouplis et facilités notamment par des titres de séjour de plus d'un an.