«Nous souhaitons que soit mis en place un ‘'business plan bien étudié'' pour que l'opération de privatisation des entreprises étatiques, qui connaît actuellement un recul, puisse aboutir rapidement et avec succès», a déclaré dans un entretien exclusif à L'Expression, M.Abdelkader Ezzraimi, président-directeur général du Groupe Sim et président du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja, lors de la journée du Ceimi à la Foire de la production nationale. Cette opération qui a été jugée «lente» et même «bureaucratique» par de nombreux experts, est caractérisée également par le peu d'empressement des repreneurs. Cette situation est due, selon le président du Ceimi à l'estimation des coûts exorbitants des entreprises privatisables. «Il faut que l'évaluation soit juste et logique et on ne peut évaluer une entreprise mourante à coups de milliards, au détriment de l'investissement. Franchement, on ne peut pas évaluer une entreprise créée durant les années 60 et ‘70 avec une autre plus récente», rétorqua-t-il, en précisant que pour reprendre une entreprise ancienne, il faut tout refaire en matière d'équipements et même prendre en charge les salaires impayés des travailleurs, ainsi que les charges impayées. «Que reste-t-il donc de notre capital si ce dernier ira dans sa totalité au Trésor public. Le recours au paiement cash est au détriment de la relance. Dans ce sens, il faut laisser au moins une bonne partie du capital du repreneur en sa possession pour que ce dernier puisse investir.» Notre interlocuteur cite l'exemple du modèle de l'Europe de l'Est relatif à la privatisation en notant que des pays comme la Pologne, la Roumanie et la Tchéquie ont, en quelques mois seulement, fini avec cette histoire de privatisation grâce aux offres alléchantes proposées aux repreneurs alors que cette opération a trop duré chez nous sans que personne n'ose crever l'abcès en allant droit au but. «En disant ceci, nous tenons à préciser que nous voulons être en tant qu'opérateurs économiques, une force de proposition et non d'opposition, d'où la nécessité d'impliquer les premiers concernés par cette vaste opération d'intérêt national dans les différentes prises de décision», ajoute-t-il. Abordant le volet du manque d'informations à caractère économique auprès des allé, M.Abdelkader Ezzraimi n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour soulever ce manque d'informations et surtout le manque d'actualisation des données émanant notamment d'institutions nationales. Pour l'anecdote, il s'est montré étonné sur le fait que le site du ministère des Participations et de la Promotion des investissements comporte toujours le nom de l'entreprise des eaux minérales de Mouzaïa comme entreprise privatisable alors qu'elle avait été reprise par son groupe, il y a de cela près de deux années sans que cela ne soit signalé. Le président de l'organisation patronale du Ceimi a, par ailleurs, lancé un appel à tous les opérateurs économiques pour inscrire la mise à niveau de leurs entreprises dans leur démarche pour qu'ils puissent placer leurs produits hors de nos frontières et contribuer au développement des exportations hors hydrocarbures. Il cite, qu'avec la mise à niveau, l'exemple d'une entreprise du Ceimi a réussi à exporter ses produits vers 14 pays et d'une deuxième qui a pu se placer sur le marché libyen et mauritanien car ses produits étaient plus concurrentiels que les produits égyptiens, tunisiens, espagnols et marocains.