«Nous ne voulons exclure personne. Nous sommes un exemple d'ouverture et d'objectivité», fera remarquer le commissaire du festival, M.Guerbas. A la veille de l'organisation de la première édition du Festival international de la musique andalouse qui se tiendra à la salle Ibn Zeydoun, du 18 au 28 décembre, sous l'égide du ministère de la Culture, Rachid Guerbas, commissaire général de cet événement de grande envergure, mais aussi, dirigeant de l'ensemble national algérien de la musique andalouse et de l'ensemble Albaycin, Samir Zeghmi, directeur général et Abdeldjallil El Robrini, directeur de la programmation et dirigeant l'association de musique andalouse Al Qaysariya de Cherchell, ont animé, hier, à la salle Frantz-Fanon de Riadh El Feth, une conférence de presse afin de dévoiler ce programme artistique et culturel aussi bien riche qu'intéressant. Ce festival, indiquera le commissaire du festival, qui s'inscrit dans une cohérence beaucoup plus large, est le souci de Mme la ministre de la Culture «de renouer avec le dynamisme culturel, et partant de là, organiser des festivals locaux, nationaux et internationaux». Et de préciser: «Chaque festival a une visibilité qui lui est propre. Cette construction se fait à géométrie variable. Les autres festivals vont suivre. Ce dernier emboîte le pas à une politique que même les détracteurs finiront par reconnaître. Nous allons dans le sens de la volonté du président de la République, à savoir montrer qu'il y a une très forte tradition de musique andalouse, un pôle important à travers lequel se sont ressourcés beaucoup de compositeurs à travers la planète, notamment ceux de la Méditerranée.» M.Guerbas fera remarquer son désir, de par cette manifestation, de «marquer son attachement à tous ceux qui ont porté à bras-le-corps cette musique, avant, pendant et après la guerre d'Algérie». Il fera référence au mouvement associatif, qui sera au nombre de 11 associations musicales lors de ce festival à caractère international, ayant coûté 10 millions de dinars. Il regrettera, par ailleurs, l'absence d'autres associations, à l'image de celles de Biskra, Tizi Ouzou et ce, dira-t-il, «faute de temps, de budget et d'espace». «Nous assumons cette forme d'injustice. Nous avons voulu respecter l'urgence des normes internationales, en limitant les soirées à deux ensembles, algérien et étranger». En effet, se produiront, lors de ce Festival de la musique andalouse, de grosses pointures à l'image des luthistes afghans Khaled Arman et Siar Hashimi, Eena Ledda de Sardaigne, le Tunisien Zied Gharsa, spécialiste du chant traditionnel tunisien et joueur de oûd «époustouflant», Hadj Kacem de Tlemcen, Fahem, virtuose du flamenco, Mohamed Khaznadji qui n'est plus à présenter, mais aussi d'autres spécialistes de la musique baroque d'Espagne, de musique savante ottomane etc. A cela s'ajoutent, parallèlement à ces concerts qui seront animés chaque soir, à partir de 18h, à la salle Ibn Zeydoun, des conférences tous les matins à 10h à la salle Frantz-Fanon, et qui porteront, notamment, sur la musique savante afghane, la problématique de la nouba constantinoise, sur l'évolution de la lutherie etc. Ce rendez-vous sera l'occasion de se rencontrer et d'engager un échange libre avec le public, entre artistes, philosophes, musiciens ou encore hommes d'histoire. M.Guerbas expliquera, par ailleurs, lors de ce point de presse, le lien qui existe entre toutes ces musiques d'outre-mer qui se sont nourries de leur propre attraction. Aussi, ces conférences et concerts s'attacheront-ils à retrouver toutes les influences et toutes les convergences musicales de l'époque voyageuse. Ces musiques gothique, arabe, persane, turque etc. Et de relever la symbiose qui les unit. «Ceci est véritablement le but de ce festival», nous indique-t-on. Aussi, M.Samir Zeghmi précisera que cet événement musical n'a rien à voir avec la manifestation d'«Alger capitale de la culture arabe» qui se tiendra en 2007. Celle-ci sera à consonance arabe, en donnant une place de choix au mouachah. Des master class seront organisés entre ces différents invités du monde arabe. «Le but de notre festival international annuel de musique andalouse est d'amener des artistes étrangers afin qu'ils aient des échanges avec nos artistes locaux et qu'ils jouent ensemble» dira-t-il. Enfin, l'entrée sera, pour info, à 200DA.