Cela s'est produit après accumulation de fraudes. La corruption se propage telle une épidémie. Elle contamine tous les secteurs. Des entreprises, des banques et même des associations humanitaires sont touchées par ces malversations. La présidente, actuelle, de l'association SOS femmes en détresse, Mme Fettouma Ouzegane, a préféré battre le fer tant qu'il est chaud. Lors d'une conférence de presse animée, hier, à Alger, elle a fait ressortir un bilan noir qui a mené son association, créée en 1991, à une situation désastreuse. Le feuilleton a commencé, sept ans plus tôt, lors d'une assemblée générale extraordinaire où Mme Bellala Meriem a été élue à la tête du nouveau bureau de l'association. Depuis, des anomalies anti-statutaires sont apparues telles la prise et l'application unilatérale de décisions. L'ancienne présidente visait en fait, indique Mme Ouzeggane, à désintéresser les membres de l'association, afin de rester seule «maître à bord» et pouvoir manipuler et gérer l'association comme butin et bien personnels. Selon l'actuelle trésorière, Sadat Halima, Mme Bellala est allée très loin dans ses «démarches dévastatrices». Elle précise qu'«une ONG espagnole de Barcelone, a financé la construction du centre d'accueil de l'association, sans que le bureau ne sache le montant, ni la passation du marché qui s'est fait, au gré à gré, par la présidente seule. L'autre ONG allemande, qui porte le nom d'Eric Ebert, a financé le Centre d'écoute d'El Biar, et malgré les remarques de son responsable, M.Scalviete, sur la gestion unipersonnelle de l'association, la présidente persiste dans cette voie. D'ailleurs le choix de l'entrepreneur et son remplacement ont été faits dans l'opacité la plus absolue». a martelé la trésorière. Pis encore, deux comptes bancaires ont été ouverts après falsification des signatures, voire tout un document, auprès de la Société Générale Algérie (SGA). Cela contredit les normes légales pour la simple raison que l'association disposait déjà d'un compte au CPA avec lequel elle a pu exercer pendant des années. «La trésorière est Mme Khellafi Koudil, m'ont informée les responsables de la SGA» poursuit Mme Sadat, écoeurée car trois chèques ont été émis avec sa signature, imitée et dont une copie conforme nous a été remise. A cet effet, il convient de rappeler que les pièces fournies pour l'ouverture de ces deux comptes sont fausses car elles résultent d'une assemblée générale datant du 12 septembre 2002 qui n'a jamais eu lieu. Selon Mme Ouzegane, le pire est que l'accumulation des fraudes pécuniaires a engendré des pertes d'une valeur de sept milliards de centimes. D'ailleurs, les ONG ont gelé le financement de l'association. Trois ans plus tard, Madames Sadat, trésorière nationale, Laddada, vice-présidente et Ouzegane, la présidente, elle-même, sont déterminées à faire du forcing, à compter d'aujourd'hui, dans le but de faire entendre leurs voix. Suite à cette partie d'un épisode qui risque de connaître d'autres rebondissements, plusieurs ministères ont été saisis afin de prendre des mesures conservatoires urgentes dans l'intérêt de l'association. Les départements de Ould Abbès, de Medelci, de Guidoum...sont concernés. Une plainte, aussi, a été déposée auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal d'Alger pour faux et usage de faux. Même en voulant servir la société, cette organisation, réputée subit les affres d'une pratique illégale. Les années passent mais ne se ressemblent pas. La tension monte au fil des jours dans l'attente d'une décision de justice qui sanctionnera, lourdement, les faussaires.